Invasion et chute de la France – Le Camp des Saints [16]

Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des Saints et la Ville bien-aimée. [Apocalypse, XXe chant.]

Jean Raspail avait vu juste, voici le récit de l’invasion migratoire de la France jusqu’à la chute du pays.

CHAPITRE 16

— Monsieur le ministre, sans préjuger de la destination finale de cette flotte tragique, le gouvernement français prendra-t-il des mesures pour venir en aide aux passagers et atténuer des souffrances qui se révèlent, selon les dernières informations, à la limite du tolérable ?

Celui qui venait de parler, Ben Souad, dit Clément Dio, était un vrai serviteur du monstre, sorte de touilleur en chef de soupes empoisonnées, versées toutes fumantes chaque lundi dans les cervelles droguées, en état de manque, des six cent mille lecteurs de son hebdomadaire si joliment nappé. Français d’origine nord-africaine, cheveux élégamment crépus et peau bistrée hérités sans doute d’une esclave noire de harem, dont il retrouva parmi des papiers de famille l’acte de revente à un bordel pour officiers français de Rabat, marié à une Eurasiate déclarée chinoise et auteur de romans à succès, son intelligence combative se nourrissait aux sources vives d’un racisme à fleur de peau dont peu de gens soupçonnaient la force. Araignée plantée au centre de la pensée française, il l’avait si bien étoilée de fils transparents et subtils que c’est tout juste si elle respirait encore. Au demeurant l’âme généreuse, capable d’élans communicatifs, mais toujours à sens unique, suffisamment sincère pour prêter le flanc à la critique et se voir débusqué de temps en temps par des confrères intelligents, mais hélas de plus en plus rares. Politiquement, Dio mélangeait les genres et brassait d’utopies ses éditoriaux. Mais là où il se montrait imbattable et particulièrement dangereux, c’est dans le mouillage de mines à fleur d’eau sur toute la surface de la société nationale française contemporaine. Il en semait partout, avec un génie tout particulier pour repérer les zones encore saines et les truffer d’engins meurtriers, sortis en grande série de sa pensée. M. Jean Orelle, d’ailleurs, le lisait religieusement chaque semaine, s’y reposant comme au relais de son imagination vieillissante, et avait coutume de confier à ses proches que « le petit Dio, hé ! hé ! lui rappelait souvent l’écrivain de combat qu’il avait été : du nerf ! du culot ! des idées neuves ! un souci torturant de l’homme universel ! » Et quel sombre, rebutant animal, cet homme universel du petit Dio ! Sous sa plume, il prenait toutes les formes, avec, pour seule constante, celle de s’opposer à l’homme traditionnel occidental et à l’homme national français, mais toujours une sorte d’anti-Jeanne d’Arc, investie par le roi Dio d’une mission à mille rebonds, celle d’écraser dans sa honte et son remords le petit fantassin d’Occident, seigneur des antiques batailles abandonné par ses généraux, mais encore si puissant par le nombre. L’anti-Jeanne d’Arc devenait tour à tour, au fil des éditoriaux, ouvrier arabe méprisé, éditeur pornographe poursuivi, maçon nègre exploité, metteur en scène censuré, sainte vierge rouge de bidonville, casseur de rue rossé, tyran de bistrot assassiné, terroriste d’université, écolière avortée, directeur de maison de culture remercié, prophète de la marijuana, procureur de tribunal populaire, curé marié, baiseur de quinze ans, écrivain incestueux, mage pop, professeur pédophile, conchieur de soldat inconnu, névrosé gréviste de la faim, déserteur, voyou leader de banlieue, pédale médicalement sanctifiée, lycéen tortionnaire moral, violeur malade de la porno étalée, séquestreur pour la bonne cause, délinquant tertiaire par hérédité ou pression sociale, bourreau d’enfant clamant à la dignité humaine, Brésilienne du Sertâo vendue aux salons de São Paulo, Indien qui meurt de la rougeole du touriste, assassin revendiquant des prisons modèles, évêque publiant des mandements marxistes, voleur de voiture épris de vitesse, voleur de banque épris de luxe publicitairement provoqué, voleur de pucelle épris de libération sexuelle, Bengali mort de faim et tant d’autres, tous héros de croisade et parfois fort bien choisis : beaucoup plaisaient, convainquaient et pourquoi pas ? Le coeur relâché n’est plus qu’un caravansérail et la liberté ne se divise pas. En engageant comme porteurs de bélier toute cette piétaille génératrice de fausse pitié et d’affection dévoyée, Dio savait fort bien que, tôt ou tard, il enfoncerait les portes. La liberté généralisée au niveau des instincts et des licences antisociales est une liberté morte. Sur son cadavre, tous les Dio chenilles gluantes se métamorphosent en noirs papillons, archanges de l’anti-monde. Taïaut ! Taïaut ! Écoutez le fracas du bélier à la porte sud !

Ainsi, pénétra dans la salle de presse de l’Élysée, au milieu de cinq cents journalistes épris de verbe plus que de vérité, la dernière recrue du bélier : le passager famélique de la flotte tragique. La question était fort bien posée. Une question secondaire, qui n’abordait rien de front et n’effarouchait pas les craintifs, laissait les grands débats au vestiaire pour attaquer sans en avoir l’air, au point caché le plus vulnérable :

« Le gouvernement français prendra-t-il des mesures pour venir en aide aux passagers et atténuer des souffrances qui se révèlent à la limite du tolérable ? » Car rien n’est plus tolérable pour l’Occident, il faut qu’il s’enfonce cela dans la tête, à coups de névroses provoquées. Que crèvent de misère, parmi des milliards d’humains, un seul Indien des Andes, un nègre du Tchad ou un Pakistanais, citoyens de nations libres, responsables et fières de l’être, et voilà que l’Occident se doit d’entrer en transes repentantes. Ceux qui l’agitent le connaissent bien. Ils ne lui demandent même pas de se frapper au porte-monnaie une bonne fois et d’adopter les quatre cinquièmes du globe qui flottent vaguement à sa remorque. Ils visent à la tête, c’est tout, dans les lobes reculés d’où le remords, l’auto-accusation et le dégoût de soi-même, énervés par mille piqûres, finissent par s’échapper et se répandre à travers un corps sain soudainement atteint de leucémie. Il n’est pas tolérable ! Évidemment ! Ce n’est pas tolérable ! Quelle question ! Le ministre s’en étranglait presque :

— Il faut raisonner, messieurs, en termes de solidarité mondiale. Et comme il s’agit là de coeur plus que de raison, vous l’admettrez, c’est plutôt « vibrer » que je devrais dire. Par le départ de cette flotte, un million d’êtres humains se sont volontairement séparés de leur pays d’origine. Nous nous garderons bien de les juger. Errant sans patrie, à la recherche d’une terre promise, ne peut-on les considérer plutôt comme des citoyens du monde ? Le gouvernement français a d’abord jugé nécessaire d’entreprendre auprès des gouvernements indiens toutes démarches propres à les persuader de retenir cette flotte avant son grand saut vers le large. Je n’étonnerai personne en vous disant que, dans l’état lamentable où se trouve plongée cette malheureuse part de notre monde, ces démarches n’ont abouti à rien. Peut-on s’opposer à la force des présages ? Ayant accompli son devoir, le gouvernement français n’en est que plus à l’aise pour assumer les tâches humanitaires qu’imposent aux hommes de coeur des circonstances exceptionnelles. On trouvera, n’en doutez pas, la France au premier rang. Elle demande simplement, et son passé lui donne même le droit d’exiger, de ne pas s’y trouver seule. Le gouvernement français vient de proposer à ses partenaires occidentaux la création d’une commission internationale, chargée de l’acheminement vers cette flotte des secours et vivres de première urgence. Quelle que soit l’opinion que l’on ait sur la conclusion d’une aventure aussi extraordinaire que désespérée, le devoir est de la taire et de dire : ces hommes-là sont aussi mes frères !

« Incorrigible ! » pensa le Président. « Il fournit même, en prime, les manchettes de journaux ! Vieille putain ! »

Écoutaient aussi la conférence de presse, devant les récepteurs en couleur de leurs bureaux présidentiels, la plupart des patrons des compagnies de navigation françaises. S’intéressant à la mer et à tout ce qui peut retarder la marche rapide et rentable des navires, ils ne faisaient que leur métier. Leurs réactions à contre-courant sont dignes d’être notées. Par téléphone, ils se consultèrent et, de toutes les hautes antennes orgueilleuses plantées au sommet des sièges des compagnies, fusèrent des messages codés à tous les navires croisant dans l’océan Indien : « Ordre de détourner votre route, à votre convenance, de telle sorte qu’elle ne se rapproche jamais, quelles que soient les circonstances, de la route de la flotte immigrante, dont voici la position supposée… » Et il n’y eut pas un capitaine qui ne comprît, recevant ces ordres, que cette fuite imposée était une fuite des consciences. On mettait la leur à l’abri, ils obéirent avec empressement. Gens de mer, ils savaient juger l’impossible et mesurer l’insoluble. Que se lève un typhon sur cette flotte de vaisseaux pourris et que s’étendent sur la mer, en attendant la mort, un million d’affamés noués dans leurs tuniques, tous les navires d’Occident, rassemblés par miracle, ne suffiraient même pas à en sauver le centième et à quel prix ! L’interruption de tout trafic commercial utile, la démoralisation des équipages face à l’océan des cadavres, la transformation de beaux bateaux marchands en navires-samaritains condamnés pour un temps à l’errance hospitalière. Au nom de la vie ? Même pas. Au nom de la mort. Au nom de la mort pénétrant dans la moelle occidentale. Les compagnies anglaises, allemandes, italiennes et les autres envoyèrent des ordres identiques. À partir de ce jour-là, la flotte immigrante navigua sur une mer déserte. À l’horizon, pas une fumée ne signalait un homme, pas un coeur ne battait. Aux exhortations du ministre, ce fut une première réponse. Gardée secrète au nom de la dignité humaine, elle n’eut que peu d’influence sur le cours de l’événement…

— Monsieur le ministre, dit un autre journaliste, faut-il comprendre que vous allez rétablir la censure ?

— Tiens ! monsieur Mâchefer ! N’auriez-vous plus peur du ridicule ? Qui vous permet d’avancer de semblables extravagances ?

On était habitué à ces passes d’armes entre le journaliste et le ministre. Cela mettait du mouvement et parfois, ils s’y amusaient. Mais ce jour-là, l’un comme l’autre avaient visiblement décidé de se haïr. Il arrive toujours un moment où l’on mesure enfin son semblable.

— Mais vous-même, monsieur le ministre ! Le devoir, venez-vous de dire, est de taire l’opinion que l’on peut avoir sur la conclusion de cette aventure. N’envisagez-vous pas une sorte d’autocensure morale ? D’un côté les bonnes consciences, et de l’autre…

— Et de l’autre, la vôtre ! Nous le savons, monsieur Mâchefer. Rassurez-vous ! Vous pourrez, à votre habitude, écrire tout ce que vous voudrez.

— Je m’y emploierai, dit le journaliste. Dès demain matin.

— Et je vous lirai, monsieur Mâchefer, répondit le ministre. Je suis un de vos fidèles lecteurs. Par métier, il est vrai, mais cela devrait vous faire plaisir. Après tout, nous ne sommes pas si nombreux à vous lire.

Un rire servile parcourut la salle de presse. Chacun connaissait et la plupart se réjouissaient des difficultés presque insurmontables où se débattait vaillamment le journal de Mâchefer. Pauvre feuille quotidienne de huit pages, sans publicité ni photos, mal imprimée, encore plus mal vendue, elle survivait grâce à la conjugaison de quelques mécènes anonymes, modestes, mais dont l’appoint assurait in extremis les fins de mois, un peu comme le first cavalry sauve les assiégés à la dernière minute d’un western bien fait. Chaque mois, contre toute attente, sonnait le clairon du salut. Personne ne sut jamais que le président de la République se comptait au nombre des cavaliers inconnus. Le journal de Mâchefer ne se classait ni à gauche ni à droite, ni même au centre mou. Il frappait de façon inattendue, pourfendant comme des moulins les idées reçues, systématiquement il est vrai, mais ceux qui lui demeuraient fidèles pensaient qu’il visait juste. Il visait probablement juste, tant la haine qu’il soulevait semblait hors de proportion avec son importance réelle. Comme la presse se vante de ne pas avoir de haine, mais uniquement des opinions, on affectait de considérer le journal de Mâchefer comme un journal bouffon, une sorte de Guignol de la corporation. Quand chacun eut bien ri, ouvertement tourné vers Mâchefer – rien d’un guignol : grand vieillard aux yeux très bleus, tiré à quatre épingles, cheveux blancs taillés en brosse, moustache blanche à la gauloise – le ministre reprit la classe en main, signifiant que la récréation avait assez duré :

— Ne perdons pas notre temps ! Monsieur Mâchefer, dit-il, je suppose que vous n’avez pas demandé la parole pour nous entretenir de vétilles. Veuillez poser votre question, je vous prie.

— Monsieur le ministre, dit Mâchefer, admettons que les nations occidentales se rallient à la proposition du gouvernement français et nourrissent la flotte immigrante pendant tout le temps qu’elle naviguera… Dans ces conditions, monsieur le ministre, ne croyez-vous pas que vous aurez ravitaillé l’ennemi, que vous aurez nourri un million d’envahisseurs ? Et si cette flotte – volontairement professionnel au début, le ton montait au réquisitoire, imposant silence à quelques imbéciles attardés à rire – atteignait les côtes de France et jetait au rivage un million d’envahisseurs, le gouvernement français aurait-il encore le courage de s’opposer à tant de gens qu’il aurait auparavant secourus ?

« Et voilà la vraie question ! » pensa Dio, qui n’avait posé la sienne que pour provoquer la suivante et il savait que Mâchefer n’y aurait pas manqué. Mais il savait aussi, ayant ouvert le débat sur un plan hautement humanitaire, que toute autre perspective serait accueillie comme odieuse, ou, pour le moins, aussitôt écartée, car l’homme qui se croit généreux n’ose même plus devenir méchant et en crève, comme l’âne de Buridan.

— Monsieur Mâchefer, votre question est odieuse ! répondit le ministre. Est-ce qu’on demande à un noyé où il allait et pourquoi, avant de le tirer de l’eau ? Est-ce qu’on le rejette à la mer s’il avoue, au pire, qu’il nageait vers votre plage privée pour cambrioler votre villa ?

— On le sort de l’eau et on le livre aux gendarmes, dit Mâchefer. Pour un million de voleurs sortis de l’eau de combien de gendarmes pourrez-vous disposer ?

M. Jean Orelle se replia en bon ordre. L’écrivain redevenait ministre :

— Rien ne permet de supposer, dit-il, que cette flotte abordera les côtes de France, ni même qu’elle ait l’intention de faire route vers l’Europe. Mais dans cette hypothèse, puisque rien ne nous autorise humainement à nous opposer à la marche de cette flotte – et de quelle façon, d’ailleurs ? – le gouvernement français a décidé, je vous lis le communiqué, d’étudier avec ses partenaires occidentaux un plan très général d’accueil dans le cadre d’une coopération internationale qui nous permettrait dans tous les cas, de ne pas supporter seuls les conséquences de notre générosité.

— À cinq noeuds, dit Mâchefer, même en faisant le tour de l’Afrique, la flotte pourra se présenter au large des côtes de Provence d’ici un mois et demi environ. C’est à peu près le temps qu’il faut pour commencer à étudier sur le fond les modalités de réunion et de travail d’une commission internationale. Personne ne montrera de zèle, attendant que la flotte décide de sa destination finale pour quitter la commission sur la pointe des pieds, laissant l’heureux gagnant se débrouiller tout seul. Et si la France tire le bon numéro, monsieur le ministre, croyez bien que nos amis seront trop heureux de nous laisser tout ce monde-là chez nous ! Je répète ma question…

— Vous ne répéterez rien du tout, monsieur Mâchefer. Vous n’avez plus la parole !

— Il s’agit d’un million d’imigrants ! hurla Mâchefer, alors que le tumulte s’emparait de la salle.

Sagement assis sur sa chaise, au vingtième rang, Dio tapait des pieds, mais pas un autre muscle de son corps ne bougeait. Cinq cents journalistes tapèrent des pieds, en mesure. Soyons juste ! Sept au moins s’abstinrent, représentant qua-rante-deux mille lecteurs.

— Je vous ai retiré la parole ! monsieur Mâchefer. Ne m’obligez pas à appeler les huissiers, ce serait sans précédent à une conférence de presse. Votre attitude est contraire à la mission humanitaire de la France, que j’avais le devoir de vous exposer clairement, aujourd’hui, au nom du gouvernement français. – « Fermez le ban ! » pensa le Président. – Messieurs les journalistes étrangers représentant la presse du tiers monde voudront bien nous faire l’amitié de ne tenir aucun compte de réflexions tout à fait éloignées de l’opinion unanime du peuple français que vous exposerez demain, j’en suis sûr, de la façon la plus nette.

« On va assister à un très joli match », confia Dio à son adjoint. « Préparez vos plumes, messieurs, et que celui qui se frappe le plus vigoureusement le coeur gagne ! »

Le ton du ministre baissa soudain de plusieurs crans, comme s’il se vidait de sa foi comme un blessé de son sang. Il se vidait, en effet. Il se vidait au son d’un mot charmant, tout à l’heure prononcé, que son subconscient répétait, goutte d’eau qui tombe et supplicie : Provence, Provence, Provence… En Provence, au flanc d’une colline odorante, un vieux mas transformé en paradis par les millions du prix Nobel de la Paix accueillait le ministre chaque été, à Pâques, à Noël et à la Trinité. Lorsqu’on s’appelle Jean Orelle, prophète de son temps, chantre des libertés, héros de toutes les grandes causes, phare de tous les droits de l’Homme, ami des leaders morts, conseiller des grands de ce monde, et que la vieillesse est là, prête à tout gommer, au nom d’un repos bien gagné, parce que le temps n’est plus de manier des idées, mais de prendre le frais à l’ombre d’un pin centenaire, ne se doit-on pas de relever la tête une dernière fois, par fidélité à l’image de soi-même, si floue et si naïve que l’on sourit presque en l’évoquant, sourire mêlé de larmes, appréciation du néant. Le ministre releva la tête :

— Autres questions ? demanda-t-il d’un ton las.

Il y eut, en effet, d’autres questions, d’importance mineure car tout, au fond, avait été dit. On nota cependant celle d’un journaliste du Gabon, soucieux de se renseigner « sur ce qu’on allait donner à manger à nos frères de la flotte immigrante, car, monsieur le ministre, le tout n’est pas de donner, mais de donner à bon escient ». En voilà un, au moins, qui avait compris. Dio se réserva le mot de la fin :

— Monsieur le Ministre, en faisant abstraction de tout, croyez-vous qu’ils aient une chance ?

— Une chance ! Une chance ! répondit le ministre. Est-ce que l’on sait si l’homme a jamais une chance ?

Il s’en tirait bien. Dio enchaîna. Un trait de génie !

— C’est l’armada de la dernière chance, dit-il.

Prononcé à mi-voix, comme il convenait pour être entendu, le mot frappa fort. Repris des milliers de fois par la suite, peut-être son impact paralysa-t-il l’Occident ? La dernière chance, est-ce que cela se refuse ? Il se pourrait que ce soit une explication…

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1 Commentaire

  1. La vie dans tout Occident en particulier se transformera en enfer sur terre dès l’imminent krach boursier mondial. Cet événement sera suivi aussitôt par des guerres civiles généralisées, des massacres, des famines gigantesques…
    Toutes les personnes étrangères, venues pour y travailler ou autres raisons, et s’y trouvant encore dès cet effondrement boursier, regretteront amèrement d’avoir quitté leur pays d’origine.
    Pour l’instant tout va bien…