Requiem pour un poisson rouge XXI

La soirée étant passée me voilà parti à la recherche du bon Dr Cherki, son adresse est vers la gare St Laz. Encore un coin où t’as envie de t’aventurer… c’est devenu le rebut. Pour une exceptionnelle fois je me suis tapé la trouvaille à Fulgence. Quelle infection! Entre les blancos dégénérés moitié clodos moitié camés, les bicots vendeurs à la sauvette de fruits et légumes avariés, les pétasses qui pour se donner un air intello font semblant de lire passionnément la dernière œuvre de Momo le Terrible, t’es vraiment dans la quatrième dimension.

Au moins gare du Nord c’est Bamboula city, tu sais où tu es.

Fulgence n’avait certainement pas pensé que plus d’un siècle plus tard son métro serait une usine à pustules.

Me voilà on the zone… Après avoir subi les sabirs interlopes, les racailles encapuchonnées, les trottoirs faisandés, les quémandeurs d’origines indéterminées mais puantes, les effluves graves et nauséabondes des kebabs frelatés, je me retrouve devant ce monument du commerce, les Galeries Lafayette, la faillite plutôt!

Là c’est le lieu de rendez- vous des Jackie Chan qui viennent en troupeau acheter à prix d’or des produits qu’ils fabriquent, c’est dire le niveau cérébral de ces faces de citrons!

Comme il fallait s’y attendre je croise sur mon parcours une espèce de rastaquouère, encore un clando protégé par la racaille au pouvoir. J’allais quand même pas dévier de mon chemin pour éviter cette vermine… Je lui fous en l’air malencontreusement le portable qu’une association subventionnée lui a fourni. Bien entendu, le connard a beuglé dans son charabia. Pas de bol, il n’avait pas compris qu’il n’était pas tombé sur le blancos soumis et repentant, je lui ai dit, flingo légèrement exhibé, d’aller se faire foutre et de retourner enculer la caillasse dans son pays de merde. Le zyg a vite compris et a tangenté. Le plus grandiose fut la réaction des passants qui étaient tous caramélisés, normal les larves sont habituées à baisser les yeux.

Un brave gars surpris est venu m’accoster.

– Vous savez monsieur, c’est de pire en pire.

– Ben oui, si ça ne tenait qu’à moi je traiterais cette infection à la bombe H.

– Vous savez, j’habite dans le quartier et tous les soirs je sors mon chien, ces racailles détestent les chiens. Une fois je leur ai fait une remarque, un de ces salauds m’a sorti un flingue. Tout ça à cause de ces socialistes qui ont fait venir ces vermines.

– Ben oui, mon brave, voilà le résultat de décennies de lâcheté collective.

Sur ce, je pris je pris congé de ce pauvre gars déboussolé, j’ai mon dossier à boucler et ça, ça prime sur cette déchéance.

Me voilà rendu devant l’immeuble du Doc. Au moins avant il y avait la logeuse, la concierge, maintenant c’est un interphone qui remplace. Je bigophone, pas de réponse.

Je fais comme tous les représentants, j’appuie sur le premier bouton et ainsi de suite, y a toujours un con pour ouvrir. Bingo!

La boite aux lettres du pante déborde de courrier, on sent comme qui dirait le mec qui s’est fait la malle. A titre de curiosité je pique ce qui déborde. Factures, relevés bancaires, ça peut toujours être intéressant. Coup de bol, une habitante sors de l’ascenseur, j’ai juste le temps de planquer les affaires que j’ai piquées.

– Pardon Madame, le Dr Cherki n’est plus là?

– Je ne sais pas mais c’est vrai que ça fait un moment qu’on ne le voit plus, il a dû changer d’adresse.

– Vous ne savez pas où il serait allé? Je viens de province, mon père était un de ses patients, il est hélas décédé, je voulais juste avoir son dossier, un problème d’héritage, d’assurance.

– Je ne peux pas vous en dire plus, monsieur.

– Bien aimable à vous madame, il est comment physiquement ce docteur, perso je ne l’ai jamais connu, si vous pouviez me donner un descriptif.

– La soixantaine, pas très grand, un peu enrobé. Ce n’était pas notre médecin, nous nous croisions dans l’ascenseur, à mon avis pour récupérer votre dossier il faudrait contacter l’ordre des médecins, ils doivent savoir où il s’est installé.

– Bonne idée, merci madame.

Tu parles, je vois où il s’est installé le gonze!

Maintenant c’est le chemin du retour, je me le tape à pinces ce coup- ci. Forcément j’ai droit aux pétitionnaires pouilleux gauchistes. Là je tombe sur un banc de gouinasses délavées et de pédales défraichies.

– Monsieur, vous signez la pétition pour le droit à la GPA?

– GPA, en effet suis intéressé, suis homo et je veux deux enfants, vous avez un bon plan?, C’est quoi qui est tendance en ce moment? Le Nuoc Man ou le Rhum Négrita? Si j’en prends deux, le troisième est offert?

– Fasciste!

– Voilà on peut même pas discuter affaire, va te laver les cheveux pauvre crasseuse!

Avec tout ça faut rentrer au bercail, demain je vais voir mon client, je sens l’épopée. En attendant je vais m’envoyer un godet dans un bistrot du quartier, c’est qu’à mon âge on a vite le gosier sec.

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