Requiem pour un poisson rouge XX

– Ah, Colonel, heureusement que j’avais votre bigo et qu’ainsi vous avez pu m’arranger l’invite. Je vois que vous êtes passé du Panier Fleuri d’Abidjan au plus classieux établissement de Paname. C’est la promo… La pute est différente, y a moins de bléno..

– Je vois que vous êtes toujours aussi sarcastique, vous vous rappelez l’hôtel en Centrafique à Bangui?

– Chez ce brave Bokassa, quel brave homme injustement calomnié, l’épisode avec l’hôtesse d’Air France qui se sauvait par le balcon parce qu’il y avait un incendie ? Pas de première jeunesse comme toutes les hôtesses d’Air France mais baisable.

– Affirmatif.

– Elle était suspendue juste au- dessus du mien de balcon, vous me connaissez, je ne pouvais la laisser dans cette position incongrue, je l’ai sortie de sa galère en lui faisant remarquer que je savais les hôtesses prêtes à s’envoyer en l’air mais pas à ce point. Elle n’a pas apprécié, quelle connasse!

– En effet, en effet,

– On rend service et c’est le remerciement. Vous êtes toujours dans les Services?

– Oui mai en préretraite dans les bureaux, finies les escapades.

– Juste comme ça, un type qui fourguerait des diams pour acheter des armes ou financer un réseau terroriste c’est crédible?

– Tout se monnaye, c’est sûr que les pierres précieuses, les matières premières sont à la base de ce troc, bon il faut un minimum d’organisation et de connaissance pour ce type d’opération.

– Comme vos services.

– Par exemple.

– Le Baron De La Régalière, ça vous dit quelque chose?

– Oui, il était à la commission de la défense, on le maitrisait vu ses diverses aventures féminines…

– Je sais, un queutard invétéré, parait qu’il a fait un zguège elbow.

– Et aussi un dispendieux, il est financièrement à la ramasse.

– Ah bon?

– Oui, il a dilapidé l’héritage, je ne sais pas où il en est maintenant mais à l’époque il était déjà dans le rouge, c’est pour ça qu’on le tenait.

– Vous êtes de beaux enculés quand même.

– C’est pour la France.

– Justement pour la France, finissons les boutanches de boissons effervescentes pour la France, elles sont en train de se réchauffer.

– Bonne idée.

Sur ce nous achevâmes les cadavres sous le regard furibard de la Margot qui avait passé la soirée dans son coin draguée par les libidineux de la gentry.

Vint l’heure de mettre les voiles de ce lieu de turpitudes. A peine sur le trottoir, la Margot dans son délire m’alpagua.

– Vous m’avez fait honte ce soir.

– Ah bon? Pourquoi? J’ai été classieux non?…

– Non, vous savez très bien.

Et ce fut la tête de morue sur le parcours jusqu’à la première station de métro.

– Attendez, je vous raccompagne, avec les malfaisants d’origines indéterminées qui trainent on sait jamais.

– Non, je n’ai pas besoin de vous.

Sur ces belles paroles je la laisse rentrer chez elle, tabernacle j’ai pas sacré pourtant! Après tout qu’elle se débrouille, elle est assez grande.

De toute façon, demain j’ai ma petite enquête à mener, je ne passerai pas au bureau, elle sera vite calmée avec courrier et téléphone à traiter. C’est sérieux çà? Ça a pas de sens, tu fais profiter le petit personnel du grand monde et il récrimine!

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