Requiem pour un poisson rouge XIX

– Allons, ce sera un moment d’anthologie que vous retranscrirez plus tard quand vous écrirez ma bio et ferez du blé grâce à moi.

– Vous êtes trop bon monseigneur.

Le Lions, encore une de ses associations d’enculés mondains où les prévaricateurs en tout genre se donnent bonne conscience en jouant aux philanthropes.

Nous voilà partis avec ma Margot vers ce mirifique rendez vous.

– Houla , vous êtes en beauté, vous avez récupéré les vêtements de votre grand mère ?

– Toujours aussi sympa je vois.

– Oui j’y peux rien , je suis comme ça, un vrai samaritain, il parait qu’à ma naissance la sage- femme a dit on lui donnerait le bon Dieu sans confession.

Le parcours étant assez rapide nous voici arrivés dans l’antre de la ploutocratie.

– Une boniche étique nous fit entrer avec le sourire crispé de circonstance.

Et ça n’a pas manqué, j’eus droit au aaahhhhh cher Maître quel bonheur de vous recevoir… .

Tu parles ! Surtout pour moi.

Un graveleux ne manqua pas de demander qui était mon accompagnatrice.

– Cher Maitre, qui est cette charmante personne ?

– Qui ?

– Qui vous accompagne.

– Ahh, entre nous c’est juste une cousine de province qui voulait connaître le grand monde, je fais œuvre de bienfaisance en la sortant elle est un peu niaise mais si vous faites dans la Milf ? Elle prend pas cher.

Ma réflexion fit son effet et l’enflure décarra.

Comme toujours dans ce genre de mondanités mondaines on se farcit le politicard de service en quête de financements et combines en tous genres.

– Ah cher Maître (sont toujours polis ces enflures, on les voit arriver de loin armés du gode ceinture), quel plaisir.

– Pardon vous êtes qui?

– Alain Lemaire député.

– Ah, enchanté comme Merlin, qu’est ce qui vous arrive? En ce moment je suis un peu complet avec les dossiers d’escrocs, si vous avez un souci je peux vous conseiller un confrère.

– Ah ! Votre sens de l’humour, heureusement j’étais prévenu.

– Un politicien qui vient me voir, c’est qu’il a des problèmes, c’est quoi votre histoire? Vous avez été corrompu par une boite de BTP? Ou alors c’est une ex secrétaire qui porte plainte parce que vous l’avez tripatouillée, je suis pas là pour donner des cours de morale le sexe ancillaire est pas nouveau, vous vous êtes tapé des gamines ou des gamins? Logique je cherche à comprendre et je plaisante rarement.

– N’oubliez pas que je suis un élu du peuple.

Dit- il visiblement contrarié malgré son sourire de façade. Ces bonimenteurs qui te l’a jouent vaseline à fond sont grandioses. Je m’honore de ne pas participer à ces mascarades appelées élections où les péquenots s’imaginent maitriser leur destin en votant pour des escrocs qui les enfilent profond.

– Ouais, bof, vous savez pour moi un politicien ça a moins de valeur qu’une merde de chien sur un trottoir.

– Je crois que nous n’avons plus rien à nous dire, vous êtes un populiste, un anti républicain.

– Mince ! Que ça ?

Et il fit 1/2 tour pour vendre ses salades véreuses à d’autres escrocs. Quelque part suis déçu, j’attendais les compliments comme néo- nazi, fasciste. Tout se perd!

Après les courbettes et frivolités, l’heure vint de passer aux choses sérieuses. Après les présentations et autres mondanités d’usage, nous fumes rendus au toast, c’est la tradition chez ces locdus. Chacun des invités, dont le pitre précité, débita son propos inepte et sirupeux. Vint mon tour.

– Je dédie cette soirée à celui sans qui cette Europe qui s’édifie n’existerait pas.

– Oui bravo (l’assistance)

– Je nomme, le chancelier Adolf Hitler.

Têtes des intervenants!

La matrone voulu récupérer le coup « notre ami veut rire. »

– Pas du tout, l’Europe actuelle n’est jamais que l’application des plans édifiés par Walter Hallstein, un juriste nazi à qui tonton Adolf avait confié les fondements juridiques de l’Europe future et que nos bonnes âmes réalisent avec zèle.

Il y eu un léger froid, on se demande pourquoi ?

Du coup au moins nous passâmes vite aux agapes, c’était déjà çà…

Bon, l’important n’était pas la participation à ce pince- fesses faussement mondain, parce qu’entre nous tout cet aréopage n’était constitué que de demi- mondaines, de francs macs escrocs ( un pléo) et pique- assiettes du toutou Paris. Non, mon objectif était de renouer avec une vieille connaissance, un ex de la Dgse, enfin du défunt SDECE.

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