Guerilla – Tome 2: 91-97

– 91 –

SCÈNE, subst. fém.
Partie d’un édifice destiné à présenter certains spectacles.

PARIS 12e,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H26.

Le calife était dans son bain, ses royaux appartements transportés à l’opéra Bastille, au plus près des combats, à portée d’arc de la gare de Lyon, La baignoire était posée à même la scène, face aux parterres et aux balcons, aux innombrables travées vides et éteintes, comme s’il s’apprêtait à répéter une comédie burlesque. Il voulait qu’on lui rende compte en temps réel de chaque phase de l’assaut. Après quoi il irait lui-même marcher sur les corps froids des croisés, et montrerait leurs têtes à ses hommes, ici-même, sur cette scène.

Dans ce nouveau palais, fâcheusement dégarni de ses gardes, Elina allait ses longs cheveux découverts, comme toujours inaperçue. Elle avait charge de porter jusqu’à la scène ce seau d’eau chaude, pour le bain de Sa grandeur. Elle avait déjà accompli deux fois le voyage. Et cette fille si gracile et discrète s’était étonnée de cette acoustique augmentée qui régnait sur la scène, et qui semblait souligner chacun de ses gestes, comme si cet endroit avait été le champ de rencontre d’improbables méridiens magnétiques, captant, isolant et amplifiant les plus fines oscillations de la matière. Le bruit de ses pas sur les planches, du froissement de ses vêtements et de l’eau versée avait dû s’entendre du fond de la salle, comme l’écho soudain dénudé de sa présence. Pour la troisième fois, elle marchait jusqu’à lui. Elle le trouverait encore en train de méditer, la nuque épousant le pourtour de la baignoire, lesbras relâchés, les yeux fermés. La gorge dégagée.

Il n’y avait à ses côtés qu’un garde, accablé d’ennui dans la pénombre de la scène, le pouce accroché à la sangle de son arme. Elina portait le seau à une main. Elle était, comme l’écrivait Zweig, le mystère d’une capacité de souffrance illimitée. Elle était cette patience, cette foi, cette force unique au monde. Et personne ne le voyait. Personne n’avait jamais su voir au-delà de son pauvre sourire.

Ce qu’elle était, tout au fond, dormait sous la banquise de son paraître. Le monde ignorait que ce fantôme, cet être insubstantiel, avait en lui une détermination propre à renverser l’Histoire, à devenir l’arme des événements. Une forme de rage, prête à percer tard, comme une dent carnassière. Une volonté de pierre, méditée des années durant, qui prenait enfin forme, au creux de sa main.

La forme d’un morceau de fer.

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RETRAITE, subst. fém.
Abandon du champ de bataille par une armée qui est dans l’impossibilité de s’y maintenir.

PARIS 12e,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H29.

« Nous voulons parler, plus nous entretuer ! Nous devons rétablir le dialogue ! Il faut ouvrir les portes ! Accueillir nos frères de l’extérieur ! Déposer les armes ! »

Le civil armé et le policier ne savaient que faire. Danjou ignorait tout de la sédition en cours, de l’autre côté de l’enceinte. Il menait une sortie avec trois de ses hommes, pour tenter de nettoyer les abords du bâtiment, et empêcher l’ennemi d’y prendre pied. C’était un carnage, on se tuait presque à bout portant. Côté Califat, on tirait au mortier, et une roquette était venue s’écraser contre les murs du POPB. La situation semblait désespérée.

Le capitaine regardait le sang ennemi maculer les uniformes de ses hommes. S’ils survivaient à cet enfer, le kit de désinfection leur serait utile. Couverts par les tirs du toit, ils parvinrent à dégager l’aile ouest du bâtiment. Une nouvelle vague de marcheurs s’y précipita de plus belle. Disposés en épi face aux assaillants, les quatre légionnaires demeuraient intouchables, retranchés contre la structure, dans un espace vital maintenu inviolable par leur feu nourri, croisé et précis, mais leur stock de munitions fondait à vue d’œil, et les douilles tombaient autour d’eux comme de la feuillaison morte au vent des grands automnes. Le capitaine tirait au fusil de proximité, un Kel-Tec KSG à pompe, calibre 12 à treize coups, emprunté à l’armurier, particulièrement efficace et dévastateur face à une telle foule.

« Il faut bouger de là, mon capitaine. On va se faire fixer. Si leurs gars armés avancent ça va être Bazeilles ! »

Danjou était de cet avis. Mais s’ils décrochaient et perdaient l’extérieur, les militaires seraient faits comme des rats, piégés dans leur navire en perdition, que les autres ne manqueraient pas d’incendier, ou d’enfumer. Ne valait-il pas mieux tenter une sortie ? Mourir en plein jour et les armes à la main ? Resté un peu en avant de ces hommes, Danjou ne vit pas le dernier d’entre eux recevoir une balle de 7,62 en pleine épaule, et tout à leurs propres tirs ses deux autres camarades ne le virent pas non plus. En plein feu, leur champ de vision se résumait à un réticule rouge fixant des hommes, et des tirs, et ces hommes s’effondrant.

Le soldat blessé, resté débout, regardait son articulation disloquée d’où luisait le sang et des fragments d’os, comme une coquille écrasée, et il vit cette femme sortie de la foule courir vers lui en criant sa détresse à travers la fumée. Il ne put que la laisser approcher, et au dernier instant elle avait repris son visage de sorcière, pour disparaître dans l’explosion de sa charge. Les trois soldats furent pulvérisés et le capitaine jeté au sol. Il se releva sans blessure, déséquilibré, le souffle coupé et un tintement stridulant dans les oreilles, comme si le monde entier faussé sur son axe s’était mis à grincer. Son béret n’était plus là. Il réarma dans ce silence irréel, et le long du mur sur les restes de ses hommes à coups de fusil se fraya un passage, marcha jusqu’à l’entrée du bâtiment. Ses soldats postés là manquèrent de l’abattre tant il était méconnaissable, ainsi couvert de poussière et de sang.

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DÉNOUEMENT, subst. masc.
Événement final qui résout l’intrigue et règle le sort des personnes qui y sont impliquées.

PARIS 12e,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H32.

Surpris, le calife avait redressé la tête, et vit que ce n’était que l’humble servante, qui versait l’eau dans son bain. Rassuré, il avait reposé la tête en arrière, contre le rebord de la baignoire, fermant les yeux et offrant son cou.

Elle avait lâché le seau. Avant qu’il ne touche le sol, la pointe du couteau avait transpercé le calife de la trachée jusqu’au sommet du cerveau. Ses yeux jaunes grands ouverts, un flot de sang jailli de la blessure, et le corps tout entier électrisé de convulsions, comme si elle venait de le brancher sur le secteur.

Elina voulut retirer le couteau, pour frapper encore, mais le fer restait prisonnier de la densité cérébrale. Elle l’avait alors tordu si violemment que la lame s’était brisée dans le crâne. Le calife était mort, et le garde stupéfait semblait hypnotisé par son cadavre.

Si elle avait aussitôt couru vers l’escalier, Elina aurait peut-être eu une chance de lui échapper. Elle n’essaya même pas. Comme une tragédienne, elle se tourna vers la salle en souriant, marcha sur l’avant-scène, relevant enfin la tête et levant bien haut son bras assassin, la main inondée de sang. La Slave lâcha le manche du couteau, garda un moment cette pose de sacrificatrice, puis d’une calme révérence salua la foule imaginaire.

Elle venait de jouer le rôle de sa vie. Le garde, qui avait failli à sa mission et ne pourrait échapper à la mort, se mit à hurler en arabe, et l’abattit d’une balle dans le dos. L’écho du tir se réverbéra longtemps dans la salle. Elina n’était pas morte, et gémissait. Le garde marcha vers elle et visa la tête.L’onde de choc souleva le crâne du sol et la balle propulsa un éclat de cheveux au troisième rang.

Tout était accompli.

– 94 –

TRAHISON, subst. fém.
Action de trahir en livrant ou en abandonnant une personne ou une collectivité

PARIS 12e,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H47.

L’assaut s’était brutalement interrompu. Les légionnaires avaient vu cette foule hésiter, s’arrêter, puis peu à peu se retirer et se disperser, laissant derrière elle ses dizaines de blessés, de morts et d’agonisants. L’ennemi avait donné des ordres. Était-ce une de ses ruses ? Danjou demanda un rapport à ses hommes. Même après la perte de trois des siens, après avoir vu la mort de si près, le visage tavelé de sang et de poudre, il conservait toute son acuité et son maintien. Cet homme était du sang des aigles.

D’après les soldats postés sur le toit, l’ennemi avait bien quitté les environs, et semblait même évacuer la gare de Lyon. La mauvaise nouvelle vint de l’intérieur : le policier accouru du fond du bâtiment informa les militaires de la mutinerie de certains civils. Ils avaient dégagé une porte de service de son amoncellement de chaises et de charpentes métalliques, pour accueillir plusieurs éléments extérieurs, civils et malades.

Après cet accablant rapport, le silence se fit. Les légionnaires observaient leur capitaine, et Danjou sentait monter en lui une colère qui n’avait rien de réglementaire. Il désigna trois soldats et se rendit avec eux à l’arrière du bâtiment. Penauds, les mutins le virent arriver, couvert de sang et de poussière, et n’en menaient pas large, évitant de croiser son regard assassin. Ils cherchaient à nourrir un homme dont le visage présentait d’affreux chancres rougeâtres.

Danjou se fit indiquer les meneurs. Il retrouva son trio, l’enseignante, le sociologue etl’administrateur.

« Très bien, fit-il. Haute trahison. Les trois contre le mur. Tout de suite. »

Les soldats se saisirent d’eux.

« Non ! Capitaine, non ! Pitié ! »

Les trois civils étaient tétanisés. Inflexible, Danjou semblait avoir franchi un cap. Le sociologue allait s’évanouir.

« J’ai des enfants, se mit à pleurer l’administrateur. S’il vous plaît. J’ai des enfants… »

Et Danjou considérait que c’était une circonstance aggravante, qu’il fallait être un homme avant d’avoir des enfants.

« C’est moi qui m’en charge », dit-il en réarmant son fusil.

– 95 –

ATTENTAT, subst. masc.
Entreprise criminelle perpétrée contre une personne, une communauté ou une collectivité.

VINCENNES,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H48.

« C’est vraiment dangereux un loup ? Ça attaque les enfants ? C’est dangereux comment ? »

Elle ne s’arrêtait plus, le questionnait à peu près autant que lui se retournait. Ils arrivèrent enfin à l’orée des bois, contemplèrent à leur tour le grand spectacle des engins, des camions, des soldats. Le château de Vincennes, son immense donjon. Le salut. Le colonel ne s’était pas trompé.

Les militaires étaient là, en nombre. Leur enfer allait prendre fin. Incrédules, ils firent quelques pas à découvert.

« Qu’est-ce qu’ils font tous ces tracteurs ?

— Je ne sais pas. On dirait qu’ils déblayent la terre. Ils font peut-être une piste.

— Regarde, celui-là il est rouge ! Et le bleu ! Et celui-là, qui arrive là-bas, jaune et vert ! »

C’était le John Deere. L’hiver était parti, la bête était là. Vincennes et Vincent Gite étaient face à face. Fourche relevée, le tracteur jaune et vert traversa l’esplanade, la portière ouverte. À son volant, on vit un homme faire signe aux enfants. Puis la portière se referma, la fourche s’abaissa et le tracteur accéléra. Il fonça droit sur la forteresse et ses murailles, emprunta le pont de la porte sud, qu’on chercha à refermer devant lui. Trop tard. La fourche percuta les battants qui s’ouvrirent avec fracas, projetant à la renverse deux soldats, roulant au sol pour éviter la machine. Ils se relevèrent en position de tir, mais la benne masquait le tracteur et son conducteur.

De l’autre côté de l’esplanade, le berger australien s’était immobilisé, à l’orée des bois, oreilles dressées. Il regardait d’un air inquiet cette forteresse, où il avait vu disparaître la machine. Et sagement il s’éclipsa, comme s’il savait que son nouveau maître était aussi celui de la foudre.

L’attelage déboula dans l’enceinte, entre les pavillons, où étaient dressées des tables sans convives. Le donjon, sur la gauche. Cette immense tour fortifiée de sept siècles. C’est là où il devait être. Il fallait couper cette tête. Gite vit des sentinelles hésiter, regarder le tracteur, se regarder entre elles. L’attelage passait déjà sous les arches du mur intérieur, manquant d’y percuter un soldat.

Le John Deere laissa la Sainte-Chapelle sur sa droite et tourna en direction du donjon. Enfin un officier gueula et des coups de feu claquèrent, au milieu du personnel civil, qui s’égaya dans tous les sens. Les balles s’écrasèrent contre les plaques d’acier, étoilèrent le pare-brise, sifflèrent au ras du chauffeur. Le volant tourna soudain à droite, et Gite comprit qu’on avait tiré dans ses pneus. Il lutta pour corriger la trajectoire, parvint à redresser le cap, à mener le tracteur entre les fortins de garde, sur le pont du donjon, où les roues de la machine raclèrent le parapet, jusqu’à ce que l’essieu avant se brise contre les bornes. Il n’arriverait pas jusqu’aux bastides du donjon. Il lâcha le volant, dégoupilla sa grenade, ouvrit le hayon, et la lança dans la benne. La grenade améliorée rebondit sur la tôle, tomba dans la trappe et roula au fond du cône d’engrais.

Sept secondes. Il sauta du tracteur, UN, bondit par-dessus le parapet, DEUX, s’y suspendit, TROIS, se laissa tomber dans les douves herbeuses en contrebas, QUATRE, se releva et courut le long des fondations grises et noires, CINQ, il contourna leur arête, elles étaient énormes, pareilles à des brise-lames, SIX, il courut trois mètres encore et se jeta contre le sol, comme s’il voulut y disparaître. Comme s’il s’humiliait devant son dieu. Il compta SEPT et une immense flamme orangée zébra le ciel et fit trembler la terre.

Un quart de seconde plus tard un ouragan blanc de bruit et de matière arracha toute chose, projeta la fillette et le colonel dans les airs, comme des fétus de poussière, et parmi eux des hommes, des camions, des arbres et des pierres.

Parenthèse infernale, convulsion divine, apocalypse de la matière. On ne respirait plus, on ne sentait plus, on ne pensait plus. Tout s’était perdu dans cet ailleurs. Sous cette cendre de débris les survivants gisaient aveugles et sourds, époumonés par le blast, hébétés et sans repères, comme autant de pantins disloqués. De partout venait la douleur. Et partout n’était plus qu’un gigantesque néant de fumée.

– 96 –

DÉCAPITÉ, adj.
Qui a eu la tête coupée, qui a perdu sa partie capitale, supèrieure ou essentielle.

PARIS 12e,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H51.

La confusion régnait dans l’opéra, et contaminerait bientôt l’ensemble du Califat. L’État islamique n’avait plus de tête. Il fallait d’urgence nommer un nouveau calife, « plus équilibré ». Mais qui ? Selon quelles règles ? Aboubakar n’avait pas désigné de successeur, sa famille était décimée, ses conseillers s’entre-détestaient. Chez ses lieutenants, nul meneur ne sortait du lot. On convint de mettre fin aux assauts désastreux du POPB, et de concentrer les forces sur la stabilisation du territoire existant.

Il fallait trouver un moyen de tempérer les ardeurs du prochain calife. On parla de conseil de sages temporaire. Il y eut des éclats de voix. Des soldats menacèrent les conseillers. Le conflit de succession paraissait inévitable. Pendant ce temps, un garde avait regagné l’ancien palais, et s’était fait ouvrir le cachot de Sadia.

Il pointa sa torche sur elle, dans un halo de poussière. La pauvre fille était mal en point. Elle avait faim et ne mangeait pas. Son visage cicatrisait, ou plus exactement était devenu une cicatrice. Du pus suintait de son conduit auditif. Elle restait prostrée, cherchant à cacher son œil larmoyant de l’éclat de la torche.

« Une esclave a tué le calife », annonça le garde.

Sadia leva vers lui sa mâchoire hideuse, privée de joue, rongée jusqu’à l’os. De la bave en coulait. Le garde entrevit son œil épargné.

« Quelle esclave ?

— Pars, fit le garde. Sauve-toi. Allez.

— Qui a tué le calife ? Qui ?

— Je ne la connais pas. Allez, va-t’en, pars. Le plus loin possible. Avant qu’ils se souviennent que tu existes, tu peux quitter le territoire. »

Sadia se leva. Cette nouvelle lui redonna presque envie de vivre. Elle suivit le garde jusqu’à l’air libre, détournant un moment les yeux de l’éclat du jour. Puis, gardant la main devant son restant d’œil gauche, elle demanda ce qu’il était advenu de l’esclave. Tuée sur place, répondit le garde. Comment s’y était-elle prise ? Il parla d’un coup de couteau, un seul, entre la gorge et le menton, remontant jusqu’au cerveau. Avant de fuir, Sadia avait remercié le garde, qui l’avait couverte de sa parka.

Au fond d’elle, elle savait. Elle savait qui avait fait ça.

– 97 –

SIMULER, verbe.
Imiter un état physique pour se soustraire à une obligation désagréable.

PLATEAU DES GLIÈRES, HAUTE-SAVOIE,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H53.

Ils finiraient bien par entrer, et il n’était pas pressé de savoir ce qu’ils lui feraient. Un gamin terrorisé, dans les quatorze ans, armé d’un pauvre fusil à un coup, s’était réfugié auprès de lui. Le gosse regardait partout, traqué jusqu’ici par des ennemis imaginaires. Le docteur Cachet lui avait demandé ce qui se passait dehors, le gamin l’avait juste regardé de ses yeux sans fin, comme s’il revenait de l’enfer. Puis il s’était accroupi auprès du mort, et était resté prostré là, les mains tremblantes, crispées sur son arme.

Quand l’homme en noir était entré, quelques minutes plus tard, Cachet avait joué le mort, les yeux entrouverts, réduisant sa respiration à presque rien. Le gamin avait crié quelque chose en lâchant son fusil. Il avait supplié. Du coin de l’œil, Cachet avait vu le milicien masqué le relever et l’égorger d’un coup de couteau, transformant son cri en râlement liquéfié. L’homme en noir avait donné un coup de botte au cadavre, puis s’était tourné vers Cachet, les yeux fixes entrebâillés, si pâle et inerte, si crédible dans son rôle. Il l’avait regardé une seconde, et par acquit de conscience lui avait planté son couteau dans la cuisse, jusqu’à l’os. Le docteur n’avait pas cillé.

Il n’avait rien senti. L’autre était sorti, et Cachet s’était retrouvé seul, avec deux corps sans vie, et un troisième en sursis.

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