Guerilla – Tome 2: 82-86

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FOSSOYEUR, subst. masc.
Celui qui participe à la disparition ou à l’anéantissement de quelque chose.

QUELQUE PART EN ESSONNE,
LE VINGT-CINQUIÈME JOUR, 19H22.

La neige fondait en poisse liquide, et les roues crénelées du John Deere lancé à pleine vitesse projetaient cette mélasse au-dessus des glissières. Depuis sa cabine cuirassée, Vincent Gite avait vu ces amas de cadavres, abandonnés dans les champs, difformes et mutilés, que l’éclat du soleil faisait pourrir. Les maladies devaient décimer les villes, et les corbeaux réchauffaient leur hiver de cette froide graisse humaine. Les premiers kilomètres étaient dégagés, une autoroute quasi déserte. La seule rumeur sourde de cette eau épaisse.

À l’approche de Paris et de ses dédales d’échangeurs, il avait croisé ces grappes humaines, errants dépenaillés en plein exode, marchant vers le sud et le regardant à peine de leurs yeux mornes.

Puis il s’était heurté aux embouteillages. Toutes les bretelles et les voies de cet écheveau urbain saturées de files de véhicules abandonnés, souvent incendiés. Gite détela la benne et enfourcha plusieurs voitures, les poussa, en flanqua par-dessus les glissières, manœuvra dans la masse pour s’y frayer un passage, tout en veillant à ne pas tanker le tracteur sur un amas de carcasses. Ça dura des heures.

Le chien avait enfin rattrapé son maître, et à bonne distance restait assis dans ce marécage de lait caillé, à attendre et regarder. Et au loin dans le jour finissant on voyait cette machine s’acharner seule à la lueur de ses puissants phares sur les restes sans vie d’autres machines, comme un bulldozer de décharge, comme le dernier robotfossoyeur d’une ère mécanique brutalement décimée. À la tombée de la nuit, il avait fini par franchir l’obstacle, pour retrouver un secteur plus dégagé.

Et cette nuit-là, depuis Rungis, René, l’ancien désosseur de la section porcine, barricadé dans ses entrepôts avec les gars de la découpe, avait vu au loin cet attelage infernal briser la nuit de ses pleins phares, quittant l’A10 pour l’A6, direction Choisy-le-Roi. Et un peu plus loin sous ce ciel sans nuage et sans lune, Vincent Gite avait fait une pause pour la nuit, sa dernière. Il ne lui restait plus qu’une trentaine de kilomètres, et demain serait le dernier jour.

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EXEMPLE, subst. masc.
Ce qui peut servir de leçon ou d’avertissement par sa rigueur.

PLATEAU DES GLIÈRES, HAUTE-SAVOIE,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 1H31.

Les Savoyards riaient. Quelques tirs sporadiques venaient d’illuminer la nuit, leur formidable écho prenant à témoin les montagnes voisines. Une colonne d’individus, cagoulés et tout de noir vêtus, avait tenté de franchir les fortifications, avant d’être impitoyablement refoulée.

« Ils n’y reviendront pas », triomphait Morel, dans le salon du grand chalet, où se regroupaient ses occupants, réveillés par les tirs.

À peine remise de sa frayeur, la psy, livide et échevelée, avait jugé ça indigne et dit tout le mal qu’elle pensait de la fermeture égoïste et consanguine de la vallée. Elle avait même parlé de droits de l’Homme, et Cachet n’aurait pas été plus gêné si elle avait vomi sur le parquet. Morel avait haussé les épaules, était reparti scruter la nuit et les cimes.

Cette tentative d’intrusion faisait suite à l’épisode de l’hélicoptère, venu se positionner voici deux jours en vol stationnaire au-dessus du camp, une dizaine de minutes durant, comme s’il effectuait des repérages. Il était resté haut dans le ciel, et il fut impossible d’en distinguer la nature, et même la couleur. Il avait fini par s’élever encore et s’éloigner vers le nord, hallucination de poussière dans le lointain ciel vide, auquel il avait fini par se confondre.

Eva Lorenzino ne supportait plus personne. Ces derniers jours, son malaise avait atteint des proportions inédites. Il y avait ces pauvres types affamés, que l’on repoussait sans aider. Et il y avait eu l’épisode du voleur, surpris dans un chalet. Ça avait d’abord amusé la psy, qui raillait le fait que tout ne soit pas si parfait au royaume des montagnes. Et puis elle avait vu passer Morel, décidé, suivi par ses hommes, faisant craquer ses phalanges.

« Qu’allez-vous faire de cet homme ? » demanda-t-elle.

Morel la regarda.

« Nous allons l’expulser. Et lui expliquer deux ou trois petites choses, en passant.

— L’expulser ? Mais enfin… Il a droit à un procès.

— Le tribunal est fermé. »

Morel était sorti. Un silence. Le cliquetis du grésil contre les baies vitrées.

La psy avait regardé le médecin.

« Ils ne vont quand même pas le violenter ?

— Bien sûr que non, avait répondu Cachet. Ils vont juste lui lire une page du Code. »

La psy n’avait pas saisi l’ironie, et un instant plus tard des cris avaient retenti. Adepte de la réadaptation en milieu ouvert non-coercisé, Eva Lorenzino avait mis les mains devant sa bouche en écarquillant les yeux, comme quand un serveur renverse la pièce montée.

Morel était rentré. Il avait du sang sur les mains. La psy l’avait traité de nazi et de malade, et Morel avait grommelé sans s’arrêter qu’il faisait ce qu’il devait faire. Cachet n’avait rien dit. Le corps tout entier emporté par la douleur, la psy avait des airs de tragédienne au dernier acte, quand elle comprend que les siens l’ont trahie, que tout est perdu et qu’il est trop tard pour réagir.

« Alors on en est là ? hurla-t-elle sur Cachet, comme s’il avait été Morel.

La justice primaire, c’est ça ? J’espère que ça vous plaît ? »

Cachet souriait.

« C’est la guerre, ma bonne dame. Il n’y a plus de foyer de réinsertion. »

La psy le foudroya du regard.

« Vous ne pensez donc pas que j’ai raison contre ce cinglé ?

— Je ne pense pas, non.

— Il est incapable de m’opposer un seul argument !

— Ça ne veut pas dire qu’il a tort. Les hommes pensent mais ne parlentpas. Les femmes font le contraire. Rien de nouveau sous le soleil… »

La psy ouvrit la bouche, mais ne dit rien.

« Je comprends que l’idée de rester en vie vous soit peu familière, reprit Cachet, mais le principe de réalité est de retour. Si l’on veut subsister, on ne peut plus laisser n’importe qui faire n’importe quoi. Vous allez devoir changer vos petites habitudes.

— Mais de quoi parlez-vous ?! C’est exactement l’apartheid que ces garslà reconstruisent ! »

La psy désignait la porte, comme si pour confirmer ses dires Mandela en personne était sur le point de la franchir. Cachet grimaça son plus féroce sourire.

« La nécessité commande. Elle n’a pas de loi.

— Vous pensez donc qu’il est nécessaire de tabasser et d’expulser les pauvres types affamés ?

— Je ne l’aurais pas fait, mais je comprends qu’ils le fassent. C’est un acte de survie.

— Voler l’est aussi.

— Peut-être. Mais à ce jeu tout le monde ne peut pas gagner. »

Le médecin souriait encore. La psy était consternée.

« Je ne sais pas pourquoi je parle avec vous.

— Pour être franc, moi non plus. »

La psy allait exploser. Elle reprit soudain, sur un ton plus calme :

« Comment un être humain peut manquer à ce point d’humanité ? Ça me fascine. Vraiment je vous plains. Ça doit être un tel enfer dans votre tête…

— Vous avez déjà oublié ce qui s’est passé dans cet hôpital. La balle qui me paralyse aurait pu vous tuer. En même temps, ça fait des décennies que vous vous appliquez à ne pas voir, ça exige de solides prédispositions.

— C’est ça. Tout est foutu ma bonne dame, c’était mieux avant, bla-blabla.

— Je devrais hausser les épaules, si je le pouvais. Les faits n’ont pas pu vous convaincre, je ne le pourrai pas non plus. Ça s’explique : votre bonne morale vous a toujours fait gagner. Vous ne risquez pas d’en guérir. Vous êtes une puissante rentière des belles idées, c’est votre univers et votreidentité. Maintenant croyez-moi, tous les bons filons s’épuisent.

— Mes convictions n’ont rien d’un calcul. Je suis profondément progressiste.

— Je l’avais observé. Il est malheureusement des défis qui échappent encore à la médecine. »

La psy parut réfléchir.

« Peut-être que je ferais mieux de partir d’ici.

— Peut-être, répondit Cachet. Mais n’oubliez pas une chose : votre terrain de jeu n’existe plus. Le monde d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui. Ses gardiens n’ont plus d’abri.

— Je suis bien de cet avis, ce monde n’est plus le mien. Et je préfère le parti des sans-abris à celui des psychopathes ségrégationnistes. »

La psy se leva et sortit, claquant violemment la porte.

« N’oubliez pas, lui lança Cachet à retardement, ici comme ailleurs l’enfer est majoritaire ! »

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ATTENTE, subst. fém.
Action de demeurer en lieu jusqu’à ce que quelqu’un ou quelque chose arrive.

QUELQUE PART DANS LA SOMME,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 8H15.

« Ça bouge toujours pas ?

— Que dalle. On dirait des mouettes qui attendent après leur sardine. »

Alice souriait.

« Avec un petit côté zombie peut-être.

— Je les trouve pas si différents des clients du Casino un samedi. »

Un rire étouffé. Les affamés avaient l’air de se relayer devant la maison. Ils semblaient un peu plus nombreux que la veille. D’autres étaient partis, puis revenus. Cédric avait veillé toute la nuit, hanté par la perspective d’une attaque. Rien ne s’était passé. Ils n’avaient même pas frappé à la porte. Ils restaient là, simplement là, à faire fumer leur bouche dans l’air froid du matin, à faire peser sur la maison désignée tout le poids de leur présence. Et régulièrement, toutes les deux ou trois heures, l’un d’entre eux demandait à manger.

« Tu crois qu’ils vont rester comme ça combien de temps ?

— J’en sais rien.

— Ils sont flippants quand même.

— Ils sont pas du matin, c’est tout. T’es qui pour juger ? »

Et de nouveau ils eurent ce petit rire, nerveux, incontrôlable, qui était la signature de la peur.

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CORROMPRE, verbe.
Pousser quelqu’un à agir contre son devoir ou sa conscience, par des dons, des promesses ou la persuasion.

PARIS 17e,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 9H32.

« J’ai toujours été féministe, et plus encore depuis que je suis journaliste. Une femme doit avoir le choix, dans la conduite de sa vie, à tous les niveaux. L’acte sexuel, par exemple, ne doit pas avoir de conséquences. Il incarne la rébellion, la vraie, le refus de l’ordre patriarcal. Ton corps est à toi, tu en fais ce que tu veux, et par le choix de la liberté sexuelle, tu prouves ta grande valeur morale. Tu dis merde au monde entier. Et là tu feras vraiment peur aux hommes. C’est ce que j’appelle être réellement progressiste, au-dessus des conventions rétrogrades. »

Le temps de jouer les gentils de film romantique avait assez duré. Donatien suggérait à la fille aux cheveux verts qu’il serait d’inspiration fasciste de ne pas coucher avec lui. Il était sans doute meilleur manipulateur que séducteur. En présence d’une femme qui l’intéressait, c’est-à-dire d’une femme, son sourire devenait ingouvernable, et tout son être criait sa pathétique soif de relation. Son statut de journaliste, qui aurait pu l’aider, n’était plus aussi reluisant que dans l’ancien monde. Pour ne rien arranger, il avait le visage défait par le retour du stress, les contours du nez rongés par la desquamation. Pourquoi cette angoisse ? La présence de cette femme, et le souvenir ravivé de la sienne. Quarante-neuf kilos de complexes et de névroses, blanche et creusée comme une barre de Lexomil, recyclant sonmal-être dans l’idéologie militante, ainsi qu’un méthaniseur crée de l’énergie, en marinant les déjections d’autrui.

Sa femme qui aimait l’humilier, en l’enjoignant de se concentrer, de s’éduquer, de se cultiver, les répliques favorites des commentatrices du blog afro-féministe de Zoé, que la fille aux cheveux verts, « junkie de l’égalité », lisait aussi. Ces deux femmes venaient du même monde. À ceci près que celle aux cheveux verts n’essayait pas de l’humilier, et qu’elle avait sur les os un peu plus de matière carnée. Le problème était son apparente frigidité. Le traumatisme, sans doute. De l’avis du journaliste, l’équation n’avait même pas lieu de se poser.

Il s’intéressait à elle, une pauvre fille sans situation. Il lui avait sauvé la mise, s’en occupait, la nourrissait. Et puis il lui avait offert l’oreille d’un Biscornu présumé. Que lui fallait-elle de plus ? Il ne voyait pas.

« Je vais te dire franchement ce que je pense, disait-il. La fidélité, c’est bon pour les chiens. C’est la laisse du patriarcat. »

Il ignorait que dans le cerveau jusqu’ici conventionnel et prévisible de sa dulcinée, il s’était passé bien des choses. Elle avait compris que son pouvoir de femme était immense, que des seigneurs de guerre étaient prêts à se battre pour elle, à l’adorer, à lui conférer un respect inconnu, à faire une divinité de sa personne, et qu’ainsi elle pourrait mener le monde. Restait à trouver un moyen subtil de repousser les avances de son hôte. Subtil, parce qu’il possédait un couteau de trente centimètres, et que pour la mettre dans son lit il était prêt à trancher l’oreille de n’importe qui.

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LOUP, subst. masc.
Mammifère carnassier de la famille des canidés ; personne qui représente un danger.

PARIS 12e,
LE VINGT-SIXIÈME JOUR, 10H02.

Le loup marchait sur eux, et ils n’en savaient rien. Après une mauvaise nuit dans la baraque du palais des glaces – la fillette avait eu peur du train fantôme –, ils s’étaient remis en route sans attendre l’aube, et avaient marché sous la giration perpétuelle et tranquille des étoiles et des constellations. Un météore avait fendu cet ailleurs froid et vide de l’espace, et dans la seconde s’y était consumé, comme un mauvais sort jeté du firmament noir.

« Fais un vœu », avait dit le colonel. La petite n’avait rien dit.

Et ils avaient marché encore. Ils approchaient Vincennes, par les abords du lac Daumesnil. Une nappe de brume traînait sur les eaux. L’aube s’était levée et ils avaient vu cet homme-tronc aux poignets recourbés, comme des ergots, avachi en tas le long des eaux, et cet être écumant les avait regardés de ses yeux sans tain, le visage striolé et pustuleux d’on ne savait quelle maladie, la tête de biais, grimaçante, bouche ouverte et tordue. Ses jambes étaient comme atrophiées, repliées sous lui. Le colonel et la fillette avaient fait un détour pour éviter cette chose, qui s’était mise à éructer en bavant à leur intention un langage insensé. Il n’était pas question de l’achever et le colonel savait qu’il passerait les prochaines heures à essayer de l’oublier.

Il se préparait à expliquer à la petite que cet homme était malade et qu’ils ne pouvaient pas l’aider, mais elle ne posa aucune question.

Les environs du zoo de Vincennes, leur dernière étape avant le salut, luiavaient d’abord semblé parfaitement déserts. Puis en contournant le lac par le sud, près de la pagode, il avait repéré ces traces d’ongulés s’éloignant vers les bois. Avait-on ouvert les grilles ? Il s’était dit qu’il restait peut-être quelques animaux dans le parc. Et puis il avait vu ces os. Un fémur humain, sans le moindre doute. Et plus loin un crâne, presque totalement rongé, abandonné auprès d’un bosquet.

« C’est un zoo, ça », avait dit la fillette, en désignant sur leur gauche le grand rocher du parc.

Le colonel hocha la tête.

« On l’a visité, ce zoo, avec mes parents, pour mon anniversaire. »

Le regard circulaire du colonel scrutait les environs.

« Et tu te rappelles les animaux que tu as vus ? »

La petite énuméra : « Des lynx, des lions, des loutres, des rhinocéros, des zèbres, des singes. Des panthères, des noires et des jaunes… »

Le colonel examina une nouvelle fois la chambre de son arme.

« Et il y avait des lémuriens, aussi, trop mignons.

— Marchons. Il doit nous rester un kilomètre. Nous y sommes presque. »

Il s’orientait grâce au grand rocher du parc. Ce dernier kilomètre se ferait à travers les bois, et derrière ces bois se dresserait le château de Vincennes. Moment redouté. Servait-il réellement de base de repli, ou serait-il aussi sinistre et désert que le reste du monde ?

« J’ai froid aux pieds, se plaignit la fillette, qui s’était amusée à sauter dans la neige fondue.

— C’est bientôt fini », répondit-il.

Ils marchèrent une centaine de mètres entre les saules, et soudain il le sentit, inexplicablement, dans son dos. Il se retourna et le loup ibérique était là, à une vingtaine de mètres. Il leur faisait face, haletant. Comme s’il attendait quelque chose.

« Ah oui, murmura la fillette. Il y avait des loups aussi… »

L’animal était impressionnant, beaucoup plus gros qu’un chien, le pelage gris un peu fauve, piqué de rouge et noirâtre dans le dos, les oreilles dressées et la gueule entrouverte. Et ses yeux, ses yeux qui les fixaient, deux points noirs en leurs lunes jaunes, formidables d’intensité.

« Il va nous faire du mal ? »

La petite était terrifiée.

« Je ne le laisserai pas approcher. »

L’animal était seul, efflanqué. Peut-être blessé. Il les examinait sans curiosité, ni avidité. Sans expression. Il n’avait pas peur d’eux. Se croyait-il sur son territoire ? Attendait-il de la nourriture ? La captivité l’avait peut-être un peu détraqué. L’animal se lécha les babines et le colonel entrevit ses dents.

Des canines longues comme le pouce. Et d’un coup, la louve marcha sur eux, courbée entre ses membres, la gueule au ras du sol, avec cette vivacité sauvage, stupéfiante, qui devance l’imagination. La fillette poussa un cri et le colonel mit l’animal en joue. La louve s’immobilisa, grogna, baissa les oreilles, montra les dents, frotta son museau contre le sol, comme en plein conflit entre le goût du jeu et l’instinct de mort. Il suffirait d’un bond. Le colonel allait tirer. Mais la bête se contenta de ce regard appuyé, puis elle émit un petit gémissement, releva les oreilles, redressa la tête, se retourna et passa son chemin, comme si de rien n’était. Comme si elle s’était trompée de personne.

Le colonel poussa un long soupir. La petite était paralysée. Il releva son fusil, essuya de sa tempe une goutte de sueur froide. Le regard de ce fauve lui avait rappelé celui de son petit-fils.

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