Requiem pour un poisson rouge FIN

La Margot est sortie de clinique, nous voici devisant sur le Boul’ Mich’.

– Ma chère secrétaire, il est temps de reprendre le boulot, vous le savez suis pas trop front popu et lois sociales.

– Humm…

Comme par hasard une bruine incertaine s’est mise à tomber. Suis poursuivi par la flotte!

– Je trouve que ce séjour médical vous a profité.

– Toujours aussi aimable.

– Vous avez minci, franchement vous avez rajeuni, un peu, beaucoup, grâce à moi, cette aventure vous a été bénéfique.

– M’en serai passé de vos fantaisies, bientôt vous allez me facturer.

– Vous devriez me remercier tout simplement.

– Je me demande si je vais continuer à bosser avec un patron comme vous.

– Un exploiteur ignoble c’est vrai.

– Un dingue oui! J’ai lu dans la presse l’épilogue, Paulo a bien mérité son sort, j’ai jamais pu l’encadrer.

– Il a voulu jouer un rôle hors de ses capacités.

– Ben oui. C’était une escroquerie alors?

– Yes, la banale escroquerie aux assurances qui a comme toujours mal tourné parce qu’ils croyaient que c’était un jeu d’enfant. Ces histoires ça marche dans les romans, rarement dans la vie. Avec en plus les protagonistes qui n’avaient qu’une idée en tête, s’endoffer les uns les autres. Rien de nouveau, c’est du classique dans le mitan. Quelque part c’est décevant.

– Financièrement ça nous mène où? C’étaient de bons clients.

– Bonne réflexion, je vois que vos réflexes de gestionnaire avisée sont encore là. Déjà la prime de l’assureur des bijoux, dès que je les ai récupérés, ils ont été mis l’abri chez lui. Suis pas con au point de garder de telles pièces chez moi. Y’avait que le Paulo pour imaginer un plan pareil.

– Et?

– La prime sur l’assurance- vie délictueuse, on y pensait plus à celle- là. Faut avouer, les deux primes sont conséquentes.

– Enfin, je vais être augmentée.

– Tout de suite les grands mots.

– Et votre client? Qui va payer? Il va y avoir le procès.

– Non, il n’y aura pas.

– Votre client est coupable, comment vous allez vous en sortir, comment pour éviter le procès?

– Coupable, oui mais…

– Oui mais quoi?

– Faut vous faire un dessin?

– Vous le savez que je suis lourde parfois, je comprends rien à vos allusions.

– Il est irresponsable, affaire réglée, il va juste changer d’établissement.

– Il est dingue?

– Complètement! Un vrai dingo.

– Et les deux escrocs?

– C’est plus mon affaire, bof ils feront maxi 5 ans…

– Vous avez du pognon maintenant avec ces primes.

– Oui, faut avouer ça assure.

– Vous ne deviez pas partir à Cuba?

– Bof! Non finalement, le balouba et le rhum Négrita je commence à en faire une allergie, ainsi Au fait, j’ai quelque chose pour vous, pour compenser vos désagréments.

– C’est quoi votre délire?

Je sortis de ma poche trois diam’s.

– Vous les avez piqués!

– Mais non, il y en avait 10- 15 dans le lot, ceux- là sont restés dans ma poche, sérieusement un pur hasard, j’allais pas les jeter, l’assurance n’en saura rien, ils s’en foutent, ils ont récupéré l’essentiel, pour eux c’est mon cinglé qui les a égarés. Tout le monde est content, la voilà votre augmentation. Maintenant si vous voulez les filer aux petites sœurs des pauvres…

– Vous êtes un peu escroc sur les bords.

– Je ne démens pas. De toute façon nous vivons dans un mode de faussaires, le Louvre par exemple.

– Vous allez me parler de Belphégor ?

– Non bien entendu. Chaque année des millions de visiteurs s’extasient devant des faux.

– Des faux ?

– Ben oui, vous ne pensez pas que la Vénus de Milo, les antiquités sont exposées et au contact de la pollution. Ces œuvres sont dans les réserves. Et la Joconde aussi certains émettent des doutes sur son authenticité.

– Vous cassez les rêves.

– Moi ? Jamais de la vie.

– On reprend le boulot, boss?

– Vous trouvez que nous étions en vacances?

La bruine sur ce boulevard d’intellos à la gomme me flingue le cerveau.

– Margot?

– Oui?

– Je crois qu’il va falloir aller à St- Trop, ça vous dit?

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