Requiem pour un poisson rouge XXXIX

– Salut Colon.

– Il m’a fait le débrief, tout a été ok.

– Efficace, votre gars.

– J’ai les résultats des analyses des potes des services, elles confirment!

– Elles confirment, bizarre, suis pas étonné.

– Vous avez pensé à mon petit problème?

– Bien sûr.

M’sieur Clémenceau…

Merde, ce putain de portable, un sms, des flics en plus, c’est quoi cette drôlerie ? Faut que je me radine à mon bureau. La foirade est arrivée! L’expédition nocturne à la con.

Tant pis, j’ai pris le métropuantopolitain en urgence, me voici au siège social de ma multinationale. Un flic qui barre l’entrée. C’est Beyrouth, je commence à m’inquiéter, c’est quoi cette gourance?

– Monsieur, on ne peut pas entrer.

– Je suis présentement l’avocat propriétaire de ce cabinet.

Une espèce de moitié pouilleux satisfait de lui vint vers moi.

– Capitaine Mirko de la PJ.

– Bonjour inspecteur.

– Capitaine.

– Pfff, me suis jamais fait à ces grades à la con, à l’américaine, suis de l’ancienne, Inspecteur, Commissaire, en plus ils n’étaient pas sapés comme des…

– Suis pas là pour discuter.

– Vu le niveau vaut mieux pas.

– On peut vous coffrer.

– Vous pouvez tout, sauf que j’ai le joker, faut prévenir le bâtonnier, même s’il ne m’aime pas, ce qui est normal c’est un putain de gaucho franc- mac, vous êtes dans la faute de procédure complète.

– Vous constatez les lieux.

– Je constate que vous avez foutu un merdier sans nom.

Faut avouer, le spectacle est dantesque, un cyclone est passé.

– Nous ne sommes pas responsables, ils sont tels que nous les avons trouvés.

– Où est ma secrétaire?

– Votre voisin nous a téléphoné, il a entendu des bruits de lutte, des cris, votre secrétaire nous l’avons trouvée inanimée, les pompiers l’ont emmenée à Lariboisière.

Le dingo a fait office d’ange gardien, j’y crois pas !

– C’est quoi ce film! Elle va bien?

– Bien amochée, ses jours ne sont pas en danger je vous rassure. Vous avez une idée de qui a pu faire ça?

Le bureau est dévasté, les dossiers partout.

– Ben non.

– Allons, vous avez certainement des clients particuliers.

– Secret professionnel.

J’en profite pour regarder ce qui a été chouravé ou cherché, forcément que j’ai mon idée.

– Vous avez une idée?

– J’ai pas qu’une idée, je sais.

Le secret pro n’existe plus dans ces circonstances.

– C’est qui?

– Pas si vite, d’abord donnez l’ordre de rapatrier ma secrétaire dans cette clinique, c’est un pote, il ne me refusera pas ce service.

C’est dingue le nombre de mecs qui me doivent des services!!

– Vous vous prenez pour qui?

– Je ne suis pas là pour rigoler, exécution! L’affaire est très sérieuse, ceux qui ont fait le coup ne reculeront pas, la preuve! Ensuite, envoyez une surveillance chez moi, à mon avis ces enflures vont y aller, si vous n’êtes pas convaincu appelez cette personne au palais de justice.

Je lui file le tel’ de ma copine juge, enfin copine…

– Pourquoi?

– Parce qu’ils cherchent ce qu’ils ne trouveront pas. En plus chez moi je viens de faire le rangement, c’est une fois par an, j’ai pas envie de recommencer, c’est un bon argument non?

– Et quoi d’autre?

– Dans la bagnole je vous expliquerai, nous devons agir vite, le monstre est de sortie, si tout se passe bien vous finirez avec de la promo.

Clair que tout c’est emballé depuis l’expédition, c’était le but, j’avais pas pensé qu’ils iraient aussi loin.

Le flic, comme quoi certains ont un cerveau, a compris mes arguments. Le transfert a été effectué.

Je lui ai rendu visite, Miss Margot est en lieu sûr sous sédatifs. Le spectacle est pas terrible, c’est une Milf, c’est pas une raison pour lui refaire le ravalement de façade à coups de talons, elle n’était pas demandeuse de chirurgie esthétique. On va s’occuper des connards qui ont voulu lui rectifier la face. La plaisanterie a assez duré.

– Allo, M Prouvost, êtes- vous libre demain, vers 17h?

– Bonjour Maître, oui je peux me libérer, je vous paierai le complément. Vous êtes intervenu pour la tombe?

– Oui, ne nous inquiétez pas, c’est fait. On en profitera pour faire le point sur le dossier. Attention, pas à mon bureau, rue de Longchamp, Villa Les Peupliers à Neuilly. Je vous expliquerai.

– D’accord, à demain.

– Bonne journée.

Elle sera encore meilleure demain…

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