Mine de rien de rien j’avance, un peu aux instruments mais le scénario commence à se dessiner. En fait il est déjà écrit, reste juste à remplir quelques cases.
– Patron, téléphone pour vous.
– Oui Margot. C’est quoi l’embrouille? Si c’est pour une facture dîtes que nous paierons demain, si c’est un client nous sommes débordés.
– Vous refusez les clients maintenant? Et vous allez me payer comment?
Ca y est, elle est partie dans le trip virago gauchiste, il manquait plus que ça…
– C’est l’ex député pour son fils.
– Ah, le Baron, filez- le moi.
Qu’est- ce que je vais lui raconter, j’ai rien foutu et de toute façon y a rien à faire, le mec s’est tiré, je vais pas courir après, ça serait une belle greluche je dis pas mais là…
– Allo, cher ami ( faut toujours mettre du cher ami) vous voulez des nouvelles je suppose.
– Toutes mes excuses, je comprends vous êtes pris par votre dossier important, l’histoire de la malle.
Le coup de la malle sanglante, dans 100 piges on en parlera encore.
– Important, important, pas tant que ça.
– Ah bon, quand même ça a fait la une, il y a du nouveau?
– Oui et non, disons qu’on commence à y voir plus clair avec mon client, je ne peux vous en dire plus, vous le comprenez.
– J’ai bien conscience, secret professionnel, excusez ma curiosité.
– C’est pardonné, vous étiez journaliste et perso j’aurais fait pareil que vous. Parlons de votre affaire, c’est vrai que j’aurai dû vous appeler.
– Ne vous excusez pas, j’ai connu ça quand j’étais débordé de travail, c’était à moi de le faire.
– Donc y’a du nouveau, grâce à mes contacts.
– Ahhhh merci, je suis tellement inquiet.
– Je comprends tout à fait votre émoi, j’ai un peu avancé.
– Ah, vous avez des informations?
– Oui, bonne nouvelle selon mes informateurs, il n’est pas parti faire le jihad mais il serait en Amérique latine, pour l’instant le pays n’est pas localisé.
– L’Amérique latine? Que ferait- il là- bas?
– Va savoir? L’attrait d’une chanteuse de Mexico peut- être. Ne vous inquiétez pas, nous finirons par le localiser.
– Je vous remercie pour votre abnégation, passez un soir chez moi, il y a tout ce qu’il faut pour vous recevoir et votre gratification sera augmentée.
– Je connais la maison, nous ne sommes jamais déçus. Hélas je ne peux vous en dire plus actuellement mais ça avance. La gratification c’est pas pour moi mais pour mes contacts. Ne vous en faîtes pas, je gère.
– Merci Maître, merci encore pour votre dévouement.
– Bonne journée, ne vous tracassez pas, on s’occupe de votre fils, on va vous le ramener.
Il y a longtemps qu’on ne m’avait plus dit Maître aussi souvent. J’espère que la salade composée que je lui ai racontée va le calmer pour un temps. A la réflexion n’en a t- il pas un peu trop fait dans la flagornerie? Ce bureau, l’atmosphèrrreee commencent à me peser, je vais me rafraichir le cerveau.
– C’est pas le tout Margot, je me casse, je vais au Zoo.
– Vous allez à Vincennes? Qu’est- ce que vous allez faire là- bas?
– J’ai dit au Zoo, j’ai pas dit Vincennes. Vous avez raison, Vincennes à part le champ de courses j’ai aucune raison d’y foutre les pieds.
– C’est quoi votre délire encore?
– Ben je vais en ville, à Paname, avec tous les macaques et rats qui traînent dans les rues vous êtes en pleine réserve naturelle, hélas on ne peut pas organiser de safaris, franchement y a de sacrés tableaux à faire.
– Vous êtes un sacré raciste!
– Je parle safari et vous délirez sur le racisme. Maintenant je ne démens pas. Au fait Margot, vous savez la nouvelle?
– Quoi encore ?
– Le petit resto où on nous avons nos habitudes il a une plainte de la Licra au cul pour islamophobie, il a demandé mes services.
– Ah bon, pourquoi? C’est du délire.
– Il a affiché un menu islamophobe, ” Melon- Jambon”, franchement il l’a cherché un peu, hahahaha!
– Et en plus je marche, vous avez raison, sortez! Je m’occupe des dossiers.
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