Malika et le saucisson magique XV

XV La grande embrouille

En attendant l’arrivée du président, la foule entassée dans les gradins du stade de la Fraternité situé dans la bonne ville de Saint Dhimi, capitale de la Willaya socialo crasseuse 9.3 patientait, en reprenant les refrains du groupe de zouk islamo antillais féminin « les hidjabsss ! ». Au fur et à mesure des morceaux les plus célèbres l’ambiance montait et s’électrisait.

« Cé ! Cé ! Cé ! Cé l’Imam !! »

« La toucher ! La toucher ! la burka à la voisine ! »

« Ali ça glisse ! »

« C’est bon pour le mollah ! C’est bon pour le mollah ! Bon bon bon ! »

Une ovation salua le départ des artistes niqabisées, puis ce fut un vrombissement de youyous, de cris hystériques de mouquères en rut. La vedette la plus populaire allait faire son entrée : Jo Al Idzob. La foule était en transe lorsqu’il commença son tour de chant avec son grand succès :« Allumeeeeez le feuj !! ».

La RIBF était rassemblée devant ses écrans plats certifiés développement 100% halal durable pour assister à ce spectacle mémorable. De toute façon elle n’avait pas le choix car toutes les chaines d’Al Francarabia diffusaient l’évènement. Une puce électronique, encore une fois fruit de la science francarabienne, informait le Ministère de la Bien Pensance sur le comportement télévisuel des citoyens. Cette mesure fut initiée dans le cadre de la loi pour la protection contre la pornographie et la déviance fasciste initiée par l’hélas défunt grandiose ministre Mouloud Aounit décédé dans des circonstances troubles, broyé par une benne à ordures.

Alors que la populace jouissait de ce spectacle, des fourgons cellulaires encadrés par des véhicules banalisés se dirigeaient vers la forteresse pénitentiaire de Beaubourg, bâtiment hideux transformé en lieu de détention pour les plus grands criminels.

Arrivé à destination, le passager du véhicule de tête montra un ordre de mission au factotum de service, celui-ci après les salutations d’usage ouvrit le lourd portail gris et le cortège inquiétant s’engouffra dans la sinistre prison.

Le directeur, comme tout citoyen digne de ce nom, était planté devant son écran Lcd et regardait le spectacle retransmis en momovision depuis le stade.

  • Que se passe-t-il ? Qui sont ces importuns ? Un soir pareil ! J’espère qu’on ne me dérange pas pour des broutilles !

Un homme décidé, d’une certaine allure, en grand uniforme d’officier, se dirigea vers lui

  • Colonel Ducon du STUPRE !!!

Le STUPRE !! A ce mot le directeur fut saisi d’effroi et tétanisé, car il connaissait la réputation de ce terrible service, bien qu’il fut ignorant de l’identité du colonel..

  • Mission spéciale, par décret le président Ben Sarko…

  • Longue vie à lui !!! s’exclama le directeur

  • Président et bientôt monarque sous le nom de Talonnette 1er.

  • Oui, le bien aimé ! Le glorieux ! Le bienfaiteur ! le Diego Armando Maradona de la pensée ! Le Mobutu Sesse Seko de…

  • Bon, je ne suis pas venu pour voir si connaissez l’intitulé complet de notre souverain bien aimé ! Comme j’allais vous l’indiquer, le chef de l’état, par un décret secret et souverain, a demandé le transfert des détenus suivants.

Et il tendit une feuille à l’infortuné directeur qui la saisit en tremblotant.

  • Père Camille, l’ Abbé de Cassis, le colonel X, Cdt Joël, le Cdt Canal Er, Le Pr La Bombe, Dr Rico, Le Punisher, Cdt LV, Sgt Alen Chargée ; etc…. !!!! Mais il s’agit des dirigeants et membres de la bande malfaisante ! Les ignobles terroristes charcutiers !!!

  • Oui ! Comme la cérémonie du couronnement est proche, nous avons une bonne raison de craindre une action des membres de cette nauséabonde nébuleuse encore en liberté. Nous pensons qu’ils vont tenter de libérer ces traîtres au mieux vivre ensemble et à la cuisine halal. J’ai donc mission de les transférer en un lieu secret connu de personne.

  • Bien, bien bien bien ! Mais vous savez que pour ces cas exceptionnels il me faut procéder à une vérification !

  • Faites mon brave, tel est votre devoir de serviteur de notre bienfaiteur suprême.

Le directeur empoigna son téléphone à cadran, fleuron de la technologie française que le monde entier nous envie. La conversation fut brève, visiblement satisfait et rassuré par son interlocuteur il se retourna vers le Colonel.

  • Parfait, parfait, bon maintenant dernière formalité, il me faut l’ordre de transfert en 23 exemplaires, en français, arabe, Greco ottoman, Wolof et Marseillais.

  • Voici les documents !

Rien n’avait été laissé au hasard, ceci étant la marque des grands professionnels.. Le fonctionnaire 15ème échelons 3ème barreau consulta attentivement les pièces présentées..

  • Bien ! Bien ! Bien, tout m’a l’air en ordre, je vais demander à mes gardiens de vous confier nos prisonniers.

  • Inutile ! Nous nous en chargeons ! Bien entendu, monsieur le directeur, pas un mot ! C’est une opération spéciale, votre carrière en dépend ! Et d’ailleurs vous et vos hommes êtes consignés et mis au secret absolu jusqu’à la fin du couronnement.

  • C’est un grand honneur !

Les prisonniers furent extraits un à un de leurs cellules et embarqués menottés

vers leur fourgons, ils ne purent qu’échanger rapidement de brèves phrases durant le transfert.

  • Père Camille, priez pour nous, ils vont nous liquider..

  • Soyez sans crainte, après l’ombre vient la lumière et vice et versa !

  • Silence !!

Coupa une voix stridente et efféminée, ce qui dans la patrie de Bertrande La Nausée la Mairesse de Paris était il faut le dire commun. Les affreux et ignobles comploteurs contre la société diverse qui enrichit tant furent transférés vers leurs fourgons dévolus, pour être convoyés vers ce lieu inconnu de détention décidé par le futur grand monarque Talonnete 1er l’omniscient. L’affaire fut rondement menée, et une fois le dernier insurgé embarqué, les véhicules se mirent en route vers cette destination ignorée de tous. Le Colonel avait profité de l’occasion pour prendre place dans la geôle roulante du Père Camille.

  • Alors mon père, tout marche comme dans un rêve, c’est même trop facile !

  • Cher Commandant F, la divine providence veille sur nous, je vais redoubler mes prières pour que notre action soit couronnée de succès, et vous féliciterez Malika pour son déguisement.

  • Elle a été à bonne école. Héhéhéhé ! !

  • Vous ne craignez pas que nous soyons repérés ?

  • Aucun risque, ils sont tous occupés par la fiesta au stade, et puis quel meilleur moyen de passer inaperçu qu’un tel équipage officiel ! Et là où nous allons personne n’ira vous chercher.

Sur ces mots, le convoi pénétra dans le parking souterrain d’un immense bâtiment. Les évadés à peine libérés de leurs entraves tombèrent dans les bras de leurs complices. Comme le temps pressait les effusions furent abrégées et ils furent guidés à l’intérieur des locaux. Soudain, le Sgt Alen Chargée poussa un cri d’effroi, il était en arrêt devant une plaque apposée au mur.

  • Père ! Regardez ! C’est un traquenard !!!!!

  • N’ayez crainte, tout est normal !

Quelle est l’inscription qui a provoqué un tel émoi ? Où se trouvent les évadés ? Les réprouvés de la nouvelle société islamobarbaresque du mieux vivre ensemble ????? Tout simplement là !!!!! Le texte inscrit sur la plaque en marbre ne laissant aucun doute !

« Grande Mosquée Al Loubia Von Paris et va Niquer ta Mère »… Les évadés étaient dans l’antre de l’Imam Enti !!!

Bien entendu, au stade nul écho de cet impensable rebondissement, que seul aurait imaginé un cerveau perverti par l’alcool frelaté. Dans un délire indescriptible le Président Ben Sarko s’apprêtait à monter sur la scène accompagné de l’étique Carlita.

  • Mes amis ! Mes électeurs ! Mes fidèles larbins ! Bande de cons !

  • OUUUIIIIIIIIII ! ! ! !BEN SARKO BEN SARKO BEN SARKO ! ! !

  • Si je vous ai réunis ce soir, c’est pour vous annoncer qu’après demain s’ouvrira une nouvelle ère, nous en aurons fini avec cette république inutile, un monde nouveau débarrassé de ces idées rétrogrades s’ouvre à nous. J’ai décidé de faire don de ma personne à la Francarabia ! !

  • Ouuiiiiiiiiii ! ! ! ! ! BEN SARKO BEN SARKO BEN SARKO BEN SARKO ! !

  • Mais déjà je puis vous informer que nos services de sécurité ont démantelé un groupe occulte mais néanmoins visible et dont on ignore pas l’origine qui voulait m’abattre ! ! Et donc détruire notre régime, exemple universel d’une cohabitation pacifique et apaisée entre toutes les cultures qui s’enrichissent mutuellement dans un respect réciproque !

  • Ouuiiiihhhh ! ! A MORT ! A MORT !

  • Du calme, bande d’abrutis ! Nous serons magnanime, aurons le triomphe immodeste..

  • Ouiiiiihhhhhh !!! Vive Ben Sarko le libérateur !!

  • Aussi, j’ai décidé d’offrir la France à cette grande religion avant gardiste : l’Islam ! ! !

  • Ouiiiiiiiiiii ! ! ! ! BEN SARKO BEN SARKO BEN SARKO BEN SARKO ALLLAAAHHHH AKBAR ALLLLLLAAAHHH AKBAR ! BISMILLAHHH !!

La foule était comme on le dit d’une pétasse en chaleur : possédée !

  • Dès cette semaine je serai votre souverain, car le parlementarisme qui de toute façon ne servait plus à rien, a fait son temps, telle est la volonté d’Allah ! Je serai Talonnette 1er ! !

  • Ouiiiiii TALONNETTE TALONNETTE TALONNETTE ! ! Alllaahhhhhh ! ! ! Ce fut une ovation indescriptible durant plus de 10 minutes..

  • Si j’ai pris cette décision c’est pour vous ! !

  • Ouuiiiihhhhhhhh ! ! ! ! !

  • Si je suis à cette place glorieuse, c’est grâce à des cons comme vous ! !

  • Ooouuuuuiihhhhhhh ! ! ! ! Vive le Roi, Vive Talonnette 1er ! ! !

  • Merci à tous bande de cons ! !

Et alors comme mue par un réflexe, une seule voix monta des 80000 spectateurs !

  • Ouuuiiiihhhhh ! ! ! NOUS SOMMES TOUS UNE BANDE DE CONS ! NOUS SOMMES TOUS UNE BANDE CONS !NOUS SOMMES TOUS UNE BANDE DE CONS !

Ce fut une immense jouissance populaire, du haut de sa tribune, rehaussé par un escabeau, le futur Talonnette 1er savourait son heure de gloire, son triomphe

stratosphérique. Légèrement en retrait le colonel Ducon escorté de son fidèle 000 observait impassible la scène.

  • 000, je crois que nous pouvons partir, on en a assez vu.

  • Bien patron je vais chercher la bagnole

L’encore président, tout esbaudi par sa fracassante performance demanda à parler à son conseiller spécial le colonel.

  • Colonel, en ces instants de triomphe j’ai décidé de faire un geste envers ces brigands des HPS à l’occasion de mon sacre.

  • Ah !

  • Oui, je vais montrer à l’univers que je sais être grand !

  • Certes ! ! ! Mais peut être mieux vaut il attendre, il y a encore une partie de ces vauriens dehors, aussi je suggère que l’un des meneurs les plus charismatique comme le père Camille fasse d’abord allégeance et son autocritique sur Al Francarabia lors de l’émission « La grande repentance ».

  • Colonel, une fois de plus vous êtes un génie ! ! Je n’y avais pas pensé ! Je vais suivre votre idée et ensuite nous déporterons ces batards dans la zone 2, je sais être généreux !

  • La zone 2 ?

  • Oui, j’ai décidé de créer une Zone 2 car visiblement le climat n’est pas terrible sur la 1. Ils seront déportés aux îles Kerguelen ! Comme l’a été ce débile de Clouseau…Hahahaha !!!

  • Je vais dès maintenant proposer ce marché au Père ! Président, pardon Majesté

!

  • Ceci n’est pas urgent, joignez vous à nous ce soir, Carlita nous fera l’honneur de ses dernières vocalises et nous avons commandé des pizzas au couscous halal.

  • Je vous remercie, mais hélas je dois encore m’atteler aux préparatifs du sacre, nous attendrons quelques jours avant de contacter le Père, de toute façon lui et ses sbires sont sous bonne garde à Beaubourg, les gardiens ont été triés sur le volet.

  • Ah bon ! je ne savais pas que les volets servaient à ça !

  • Bonne fin de soirée Majesté, je dois encore conférer avec l’Imam.

Et sur ce dernier propos le colonel et son adjoint s’éclipsèrent pour préparer le grand jour, laissant le futur Talonnete 1er savourer cette soirée glorieuse en compagnie de son aphone chanteuse Carlita. Que va-t-il se passer maintenant ? Si vous le savez dites nous votre réponse..

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