«Requiem pour un poisson rouge» : L’intégrale

Par l’auteur de “Malika et le saucisson magique” (Disponible ici), voici le nouveau roman de Jean Salain “Requiem pour un poisson rouge”, diffusé aux “Editions Réseau Libre”.

L’auteur nous confiait lors de la remise de son manuscrit “Il y a au minimum un motif de plainte par page pour les associations de défense de la racaille.”

Nous déconseillons donc formellement ce roman aux bobos, aux adeptes du politiquement correct et autres crétins, français ou importés, et déclinons toute responsabilité dans les troubles qui pourraient survenir suite à sa lecture.

Nous diffusons les premier et quatrième chapitres en lecture libre pour tous les visiteurs de “Réseau Libre”. L’intégrale du roman est disponible à nos “Membres Actifs”. Pour obtenir ce statut veuillez cliquer ici. Si vous êtes “Membre Actif” cliquez ici pour lire l’intégrale du roman.

Lire l’interview de Jean Salain

Nous vous conseillons de lire les commentaires en fin de page. Voici la critique d’un de nos Membres:

Tout compte fait, c’est supérieur à San Antonio. Le talent y est pour beaucoup bien sûr, mals l’époque est tellement plus dure, ce bon San-Antonio il faisait vivre ses personnages dans des milieux tellement bien ordonnés, on n’y prêtait pas attention….chez lui les putes marnaient dans des conditions propres, bien cadrées, il n’y avait pas d’  »usines à pustules »…Les nations qui s’affrontaient parfois étaient variées mais chacune cohérente, avec son ordre propre remis en cause par personne ! le Vieux était toujours à son poste, toujours, jour et nuit, avec le Général joignable à tout moment, alors que maintenant, c’est le chaos des portables, qui calanchent aux mauvais moments….Bérurier lui aussi, qui ne sortait jamais de son univers à lui, où il était comme un poisson dans l’eau, avec ses éternelles taches sur sa chemise débraillée. Et Pinuche, avec ses épaules en bouteille de Perrier, on le reconnaissait dès les deux premiers mots de la phrase ! Là tous les personnages sont insaisissables, ne peuvent s’accrocher à rien de stable, de rassurant, quand on traverse Paris, on s’enfonce dans l’Afrique profonde peuplée exclusivement d’affreux inconnus préoccupés exclusivement de leurs instincts sexuels et voleurs les plus primaires, aux risques et périls les plus atroces pour les clients, et les instincts sexuels ne font jamais dans la dentelle, les mecs sont carrément tous, potentiellement, des assassins violeurs dingues capables de couper leurs victimes en morceaux et de les bouffer enquête, sans le moindre état d’âme…..comparez avec San Antonio, là les putes rendent tous leurs service loyalement, façon repos du Guerrier, les mecs se délassent carrément avec elles, et l’auteur nous sert la toupie japonaise, la brouette sénégalaise et autres classiques pittoresques qui ne feraient même pas bandocher les lycéens blasés, boutonneux crevards, moitié impuissants, blancs comme des lavabos,avec braguette sur l’arrière, qui peuplent en 2016 les établissements de seconde zone….et de nos jours les filles de cet univers désarticulé à la Picasso ne font jamais rêver, sans came à portée elles ne peuvent même plus draguer, toutes sales, bouffies, cheveux cardes, ne osent qu’un fric qui assurera la bouffe demain et qu’il va falloir trouver avec leurs culs pas bien appétissants? .
Et puis, poursuivant la comparaison, dans ce roman les personnages sont plus âpres sur les questions de pognon, du plus haut au plus humble, on sent l’interminable crise qui nous déstructure tous depuis 1981……Bref San Antonio c’était pour les étudiants débutants et les lycéesns gentiment branchés, là ont est dans le polar pour adultes qui ont déjà tout vu su tous les plans, blasés, en mauvaise santé, revenus de tout, n’espérant plus rien, sauf quelques récréations glanées à la sauvette sous les tropiques, la plupart du temps ils se contentent de les rêver, l’univers est tout gris, sans issue, implacable. Limite, ces livres, il faudrait les interdire aux mineurs…….Les mineurs dont on comprend que les amateurs spécialistes vont forcément les initier à tout dès leurs douze ans, alors que chez San Antonio, les mineurs c’est sacré, dans plus d’un polar San Antonio joue les chevaliers blancs qui les arrachent à un destin funeste, tandis qe là, non, c’est plié d’avance, les ados c’est tout tracé ils n’auront jamais été ados avec des parents normaux……cf la réponse de l’avocat aux gouines qui lui proposent le coup :  » oui je suis intéressé, je suis homo et j’en voudrais deux ou trois (etc etc)  » et les gouines qui l’insultant : ‘fasciste », ça, impossible à imaginer par San Antonio !

Il ne reste plus à l’auteur qu’à nous sortir une série aussi abondante que celle de San Antonio, qui malgré des hauts et des bas, est globalement très riche et drôlement variée (je pense à son extraordinaire polar sur la séquestration de vingt ans dans le fond d’un conduit de cheminée géant derrière de grandes orgues d’un manoir, là l’auteur s’était élevé largement à la hauteur d’Agatha Christie….même mieux…..livre terrible….j’ai oublié le titre, ce livre est celui de San Antonio qui m’avait le plus frappé.

CHAPITRE I

Quel bel automne! La flotte n’en finit pas de tomber depuis une semaine. Une espèce de crachin qui vous pénètre les vêtements et l’esprit. Vivement que je me tire de ce pays de nazes, je serais bien mieux à siroter mon daïquiri à Cuba avec deux ou trois bombasses. Seulement voilà, je n’ai pas encore la monnaie.

Et me voilà dans cette banlieue improbable, dans un rade encore plus improbable, à attendre je ne sais quel client improbable. Au dehors il flotte encore et encore, au moins ça nettoie les vitres du bistrot et les rues de cette ville pouilleuse. La pluie c’est bien ce qu’il reste de local dans ce bled, le mot n’aura jamais été aussi approprié, car au- dehors ce n’est qu’une transposition de Bamako ou Ouarzazate. Si vous voulez mon avis sur la dernière mode vestimentaire en ces lieux, demandez, suis au top maintenant.

Le rade est le dernier du quartier à proposer du jambon beurre et autres charcutailles et de la bière presque pas fraiche, c’est déjà ça, au moins je n’ai pas les effluves d’un kebab ou couscoussier pourri. Parait que les fatmas belphégorisées et leurs chiards, qui suivent leurs maris en djellaba qui récitent le coran, c’est de l’enrichissement ! Pour les enculés qui sont subventionnés certainement. J’ai jamais compris ces barjes qui sont tout fiérots de dire qu’ils ont passé des vacances merveilleuses à Sousse ou Dakar, ” En plus ils sont restés authentiques”, toi t’es restée authentiquement conne, oui en général c’est toujours la pouffe qui s’extasie. Bande de cons, l’Afrique et ses effluves vous les avez sur place!

Bon, c’est pas le tout, je ne suis pas là pour digresser sur la décadence d’un pays de caves… mon zyg est toujours pas là. En attendant je m’enfile un deuxième col blanc tout en observant la clientèle dépenaillée du lieu, y a pas à dire ça respire la misère et la joie de vivre socialiste! Si d’ici la fin la fin du demi il est pas là, je me tire.

«Patron, j’ai un client pour vous, il vous donne rendez- vous dans un bar de Saint- Ouen, apparemment un dossier qui va rapporter… ».

Voilà ce que m’avait dit ma chère Margot, ma fidèle secrétaire. Ca fait plus de vingt qu’elle est à mon service, à l’époque elle était toute jeunette, pimpante, je dis pas que l’envie de la tamponner m’a pas effleuré l’esprit, sauf que j’ai un principe, jamais confondre boulot et gaudriole. La Margot, depuis les grossesses, le divorce dont je me suis occupé, elle s’est milfisée. Faut avouer, moi aussi, le beau jeune fringant est devenu légèrement enveloppé.

Un dossier qui va rapporter, tu parles! Je connais la musique, ça commence tout feu tout flammes et à l’arrivée tu cours après tes biftons… pendant ce temps faut casquer les sangsues de l’état et autres parasites. Putain de pays de caves, faut que je me casse, à Cuba si possible où je me les roulerai.

Sur cette méditation exotique, un mec vient d’entrer dans le bastringue, arff, je parie que c’est mon gars. Je m’en doutais que ça sentait l’embrouille vu sa dégaine. Avec son costard coquille d’œuf pourri, futal assorti, sa chemise contrefaite made in China, sa moumoute peroxydée, ses lunettes vintage aux verres teintés, sa bagouse insolente, c’est le prototype du pédoque sur le retour.

M’apercevant, ayant compris que le seul dans ce lieu torve, qui n’était pas chomedu, assisté ou retraité, c’était ma pomme, il se dirige illico à ma table.

– Ah Maître, excusez- moi du retard, il y avait encore un grève dans le métro.

Au moins avait- il gardé les convenances en m’appelant Maître, c’est pas que j’en tire une fierté quelconque mais ça flatte toujours. Encore que je préfèrerais que l’on m’appela Docteur, ça aurait plus d’allure, à un moment j’ai envisagé de mettre une plaque Dr Es- criminologie… Si j’avais été plus couillu, j’aurais bien bien mis Herr Doktor, paraît que ça aurait été un rappel des heures sombres… N’empêche, ma première impression était que j’avais à faire à une tarlouze, vu la dégaine et la tonalité de la voix. Quant au coup du métro, j’imagine pas cette fiotte se mêler à la crasse… L’excuse était bidon, je n’en fis pas cas, avec le client potentiel faut savoir jouer sœur sourire.

– Bonjour, quel est l’objet de ce rendez- vous dans ce lieu insolite? C’était peut- être plus simple à mon bureau ou chez vous!

– Justement, compte- tenu de l’affaire je préfère un terrain neutre, non surveillé.

– Il est exact que les grandes conférences se tiennent souvent en terre étrangère.

Ma petite remarque ne fit pas sourire le gonze, pourtant elle n’était pas si idiote à la réflexion. Surveillé! ll nous la joue OSS 117 à Bab El Oued!

– Ben, parlez de moi de votre affaire et pourquoi m’avoir choisi, je sais que je suis le meilleur mais à ce point?

– Oui, voilà, c’est un dossier délicat, une affaire sérieuse, très sérieuse…

– Je me doute que si vous faites appel à moi ce n’est pour participer à l’élection de miss Cagole.

– Humm!

Je me demande si je suis pas en train de l’agacer avec mes réflexions à la con, pourtant j’ai bu que deux binouzes, ou alors je faiblis…

– Je pense que vu votre expérience vous êtes le seul à pouvoir résoudre le problème.

L’appel à mon expérience, ça c’est la méthode Baranne… Combien de fois on me l’a fait… Vous êtes le meilleur… Tout se passe super bien et quand je présente la note, je suis le meilleur pour l’enfilade… Expérience! Je le savais que mon procès aux assises, mon premier sérieux à mes débuts, m’apporterait gloire et richesse, pour la richesse passons… Suis poursuivi par ce putain de procès.

C’était avant l’arrivée de tonton et sa bande d’arsouilles, mon enchristé risquait le rasoir. J’ai récupéré le dossier de mon associé de l’époque qui fut mon moniteur et qui s’était courageusement débiné, une hospitalisation inopinée, surtout une pute à tirer à Courchevel… Il savait que c’était un cas désespéré et n’a pas voulu s’embarquer dans le désastre.

Je me retrouvais avec cette merde à gérer, ce super cadeau. De toute façon, fallait bien aller au front un jour ou l’autre…

Le jour de gloire étant arrivé, je ne sais ce qui m’était passé par la tête, l’insouciance du novice!

J’avais légèrement réétudié le dossier quelques heures auparavant avec l’aide de quelques verres de Muscadet, fallait bien lubrifier les neurones. Me voilà aux assises, pas n’importe quoi, avec la presse, tout le tremblement. De toute façon le con risquait le couperet, j’avais rien à perdre. Je suis parti dans une plaidoirie faisant appel au sacré… La résistance et son épopée glorieuse… Le prévenu avait dans la trentaine donc forcément n’avait pas connu l’époque de l’occupation, pas plus que moi, les seuls concernés étaient les magistrats du siège comme ils disent et les jurés composés pour la moitié de crétins avancés. Il n’empêche, dans mon exaltation j’ai évoqué le passé de résistant de son père, d’un authentique héros qui par droiture et fierté avait toujours refusé les honneurs. Pour faire bonne mesure, j’ai souligné qu’il avait sauvé des juifs. Sauveur de juifs c’était déjà bon à l’époque.

D’un homme qui aurait pu s’il l’avait voulu s’enrichir, faire une carrière politique. Non, un homme qui a préféré élever ses enfants dans le respect de ses valeurs. Un homme qui les a élevé seul, son épouse adorée étant trop tôt disparue emportée par un cancer foudroyant, tout cela humblement avec son maigre salaire d’ouvrier chaudronnier. Un homme mort prématurément au labeur. J’ai même culpabilisé les magistrats en rappelant qu’en siégeant en ces temps obscurs certains de leurs prédécesseurs auraient fait fusiller ce père héroïque.

“Voilà, messieurs les jurés, pourquoi il convient d’accorder les circonstances atténuantes à mon client, pauvre hère déboussolé par la perte de ses parents. Il a tué, certes mais n’était- ce pas un cri de souffrance face à tant d’injustices cumulées?”

Tout était bidon, le passé de résistant était en effet très discret vu qu’il n’y en avait pas. L’épouse adorée avait quitté le domicile conjugal et refait sa vie ailleurs, quant au père modèle, il était surtout expert dans la descente de litrons et mort de cirrhose. Vu le contexte valait mieux pipeauter… et ça a marché!! Puisqu’il n’a pris que 15 ans… il avait tout de même dézingué deux viocs à coups de surin pour leur tirer l’équivalent de 1.000 €.

Ce sordide fait divers fit de moi une pointure, une légende.

Ceci me fit découvrir la face cachée de cette pantalonnade permanente qu’est la justice, la collusion de tout ce petit monde qui fait semblant de s’opposer.

Je fus ainsi invité à une de ces soirées mondaines très courues organisées par le bâtonnier. Il y avait le gratin gratiné, le proc, des substituts, des présidents de chambre, des chroniqueurs mondains, pardon «judiciaires», des politicards et de la radasse. Tout ce petit monde frayait, les politicards ne se doutant pas que bientôt ils seraient la cible de leurs potes du moment qui pour leur carrière seront prêts à tout, c’est le gag! Tout cela sentait la maçonnerie et la partouze cérébrale qui souvent devenait partouze tout court.

Ce fut la taulière qui m’accueillit, une demi- mondaine avant guerre devenue mondaine tout court ensuite et rombière à cet instant, après tout, elle a utilisé à une certaine époque ses arguments… Là, malgré la bimbeloterie et autres artifices, on sentait la pétasse en fin de parcours. Tout de suite j’eu droit aux éloges du bâtonnier. Il finira plus tard avec de magnifiques obsèques républicaines, alors qu’il avait avalé son bulletin de naissance en se tapant un gamin de quinze ans. Sur le tard, il avait fait comme Aragon, l’admirateur de Staline, viré pédo.

– Cher confrère, quelle verve! Quel talent! Jamais je n’aurais réussi à sauver la tête de mon client comme vous le fîtes, vous êtes entré dans l’histoire judiciaire du pays.

La flagornerie est un art à ce niveau. Le gars insista à peine lourdement pour me faire comprendre que lui et d’autres parmi cette assistance glauque seraient ravis de me voir intégrer certains cercles gratouilleux, surtout que ça pourrait m’aider dans ma carrière.

Je déclinais poliment, arguant du fait que j’étais trop pris par mon travail. Tu parles! A part deux divorces et trois histoires d’escroqueries miteuses, c’était pas la flamboyance… Résultat, je n’ai jamais répondu aux sollicitations amicales et mon chiffre d’affaires n’a jamais été triplé. Ma carrière si brillante au départ, fut finalement celle du besogneux avec son défilé de demi- sels, de putes amochées, de pauvres ploucs escroqués, d’épouses tabassées par leurs maris adorés et de foireux en tout genre. Je me suis fait un peu de blé, mais entre les voraces du fisc et du sexe!!!

Devant ce spectacle mondain, je pensais à ces cons de justiciables qui s’imaginent que la justice leur rendra justice, alors que ce petit monde était en train de régler ses dossiers sur leur dos, une coupe de champ dans la main, une pute dans l’autre.

Cher confrère, nous avons plusieurs affaires en commun en tant que parties adverses. Sur untel j’y tiens assez, comprenez, c’est un ami. Par contre celui- là en effet je me battrai pas beaucoup.

– Qu’en pensez- vous M. le substitut?

– Pas de soucis, nous ferons les réquisitions qui conviennent.

Et voilà, les prochaines audiences étaient réglées… Telle était, tel EST, le vrai visage de cette justice insane.

La seule qualité de ce genre de réunion est que le champ’ était frappé comme il se devait et les soubrettes accortes avec les nibs en valeur comme à l’Oktoberfest.

Je me remémorais ces évènements pendant que la tarlouze décatie me racontait son histoire, dont il faut bien le dire j’en avais rien à foutre, seul m’importait le chèque et son montant.

– Mon fils est en prison, je vous demande de le défendre.

Ah mince, c’est pas une tante, encore que…

– Ca arrive dans toutes les bonnes familles, même à des ministres…

– Ne soyez pas sarcastique!

Tout d’un coup, son ton avait changé, la pédale éplorée se faisait presque autoritaire. Le genre de truc à me les casser.

– Il est accusé de quoi?

– Meurtre.

– C’est pas le premier, mais encore?

– Vous avez probablement entendu parler de l’affaire de la rue Saint- Symphorien à Bondy?

– Oui, vaguement, je l’avoue, je ne m’intéresse plus guère aux fait divers.

– On a trouvé des tronçons humains dans une malle et c’est mon fils qui est accusé d’être l’assassin.

– En effet, ça change du mari cocu qui butte la femme et l’amant. Ceci dit c’est pas nouveau comme méthode d’élimination, j’ai connu des cadors en la matière. Il a de quoi contester l’accusation?

– Non hélas, en plus la maison où ont été trouvés les cadavres était son domicile, les policiers ont trouvé une tronçonneuse qui aurait servi à la macabre besogne chez lui. Il nie les faits mais n’a pas d’alibi et mon fils est incapable d’avoir commis ce crime abominable. Quand vous le verrez, vous comprendrez.

– Y a rien de plus? Bon, des fils parfaits qui deviennent indignes c’est pas nouveau non plus.

– Il s’appelle Gérald Lecerf. C’est à dire qu’en fait il a le nom de sa mère que j’ai épousé alors qu’elle était enceinte de lui, une erreur de jeunesse… Par respect j’ai reconnu le gamin mais il a gardé le nom de sa mère.

– Ceci vous honore. Et sa mère, votre épouse je suppose, que pense- t- elle de tout ça, je suppose que comme toute mère elle doit être dans tous ses états?

– Nous n’avons jamais été devant le maire, j’avais une vie ailleurs, vous comprenez… Elle est décédée d’un cancer, mon nom est Raymond Prouvost, c’est le seul lien qui me relie à elle, vous comprenez…

– Décidemment…

– Il y a un souci?

– Non, c’est un certain passé qui me revient à l’esprit…

Au moins, nous avions des patronymes bien francaoui, c’est pas la famille crouillat.

– Votre fils avait une famille, un travail, des maitresses ou amants? Paraît que c’est très bien vu de nos jours.

– Mon fils travaillait comme agent d’entretien à la RATP, pas d’épouses ni de copines, ses seuls loisirs: les jeux vidéo.

– Jeux vidéo ou paluchage devant des vidéos…

– Je ne vous permets pas! Mon fils est un honnête garçon, je réponds de son éducation.

– Je pose des questions histoire de voir.

– Vous prenez l’affaire? Ca me désolerait de la confier à un autre que vous.

– J’en suis très honoré. Ne nous le cachons pas, c’est pas gagné vu le peu d’éléments en ma possession et vu le merdier tel que vous le présentez, même s’il est succinct. Je ne veux pas gâcher l’ambiance mais va falloir aligner les honoraires, monsieur comment déjà? Lecerf, c’est ça…

– Non Raymond Prouvost, je vous l’ai dit, Lecerf c’est le nom de sa mère. Dites votre montant, je ne discuterai pas.

– Exact, je commence à perdre la mémoire, désolé. Disons 6.000 comme avances.

J’ai tenté le coup pour voir sa réaction, c’était un peu téléphoné je le confesse mais dès fois ça fonctionne, car je sens pas le zyg, tout sonne faux, à commencer par sa dégaine.

– Pas de problèmes, je vous les ferai verser rapidement.

– Parfait, faudra aussi me faire missionner par votre fils, sinon je ne pourrai qu’être intervenant pour vous, partie civile.

– Pas de soucis non plus, mon secrétaire vous apportera les documents nécessaires.

Un secrétaire, pas de discussions, des honoraires, d’habitude ça négocie… Le mec serait moins tocard qu’il ne paraît? Sur ces belles paroles, nous prîmes congés. Il partit de son côté et mon instinct ne m’a pas trompé, pas vers la station de métro. Je restais à siroter un dernier demi en méditant sur la connerie que je venais surement d’accomplir. L’ambiance délétère et poisseuse du bistrot me fit décarrer rapido et affronter les smalas d’Abdelkader et la flotte.

Après avoir traversé la puanteur tropicale, j’eu diverses obligations administratives à régler, notamment quelques PV de la putain de Paris. Après une nuit bourbonisée à réfléchir sur le bordel à venir je rejoignis mon bureau le lendemain.

A suivre…

Chapitre IV: Lire ici

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