Transition énergétique, cimetière européen et pétrole pour toujours

Transition énergétique, cimetière européen et pétrole pour toujours – discours d’Igor Sechin, patron de Rosneft, au salon de St.Petersbourg (SPIEF)

Très intéressant discours de Sechin, mais il ne faut pas oublier qu’en tant que patron de Rosneft, société pétroliere russe (qui a absorbé la branche russe de BP il y a un peu plus d’un an), Sechin n’a pas trop intérêt à ce que le pétrole laisse la place aux autres énergies… Ce qu’il dit concernant les énergies autres est quoiqu’il en soit parfaitement exact. Voici les points principaux de son intervention.

• Grâce à de nombreuses années de campagnes de relations publiques agressives et aux efforts des lobbyistes, les énergies renouvelables ont poussé la production traditionnelle hors du marché de l’énergie. Dans le même temps, ils doivent désormais faire face aux conséquences d’une telle politique et augmenter rapidement leur potentiel de production pétrolière à des prix insuffisants. D’ailleurs, selon Sechin, ces « barils fantômes », qui ne sont pas encore arrivés sur le marché, peuvent réduire l’effet des réductions de l’OPEP+. Mais personne ne peut échapper au pétrole, parce que… le rejeter signifie rejeter le mode de vie moderne.

La transition énergétique ne sera pas en mesure de fournir un approvisionnement électrique fiable à l’ensemble de l’humanité. Au cours des 20 dernières années, environ 10 000 milliards de dollars ont été investis dans des sources d’énergie alternatives, mais ces investissements n’ont pas réussi à évincer du marché les hydrocarbures. En outre, la consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel a augmenté de 35 %, et leur part totale dans le bilan énergétique mondial est restée pratiquement inchangée. Selon le patron de Rosneft, l’énergie éolienne et solaire fournit moins de 5 % de la production mondiale d’énergie.

• Le patron de Rosneft considère l’hydrogène comme le type de carburant « propre » le plus prometteur, mais n’y voit pas de réelle utilité commerciale : la quantité d’énergie dépensée pour sa production dépasse toujours la quantité d’énergie produite. Il n’existe ni logistique ni marchés de vente pour l’hydrogène.

• La prochaine thèse de Sechin semble encore plus intéressante : la promotion agressive de l’agenda vert par les institutions mondiales signifie des sanctions contre les pays en développement. Ils ne peuvent pas se permettre de créer des infrastructures pour les énergies alternatives ; ils ne sont pas autorisés à développer les énergies traditionnelles, car Les pays occidentaux tentent d’étouffer dans l’œuf la concurrence.

• L’Europe atteint ses objectifs de réduction des émissions en réduisant directement sa consommation d’énergie et en ralentissant sa croissance économique. Nous avons déjà écrit que sans énergie abordable, en deux ans (https://t.me/nefte_baza/4588), la plus grande entreprise chimique du monde, BASF, s’est retrouvée en crise. L’entreprise s’est tellement dégradée qu’elle réduit toute production en Europe et envisage de s’installer en Chine. Ajouter quelque chose à la phrase de Sechin « la consommation d’énergie la plus faible est dans le cimetière » ne fera que la gâcher.

• L’industrie pétrolière russe est autosuffisante tant en termes de réserves qu’en termes de technologie, mais son développement est désormais entravé par une pression fiscale élevée, car L’industrie contribue en moyenne à hauteur de 75 % de ses résultats financiers au budget. Dans le même temps, les investissements sont en outre dissuadés par la grande efficacité des dépôts avec un taux de 18 à 19 %, et le taux directeur élevé ne permet pas d’attirer des financements pour de nouveaux projets.

• Aujourd’hui, plus de 80 % du pétrole russe est destiné aux pays asiatiques ; le tournant vers leurs marchés de vente a commencé avant même la fermeture des marchés occidentaux. À l’avenir, les pays de la région Asie-Pacifique pourront assurer jusqu’à 95 % de la croissance de la demande pétrolière, et la Russie a d’excellentes chances de répondre à cette demande grâce à une infrastructure d’exportation développée.

Note: Personne n’ose suggérer que si les fonds dépensés pour la prospection pétrolière étaient investis dans la recherche des énergies vraiment nouvelles (pas les éoliennes et autres conneries !) comme l’énergie magnétique par exemple, en 2 ou 3 ans le pétrole pourrait perdre une très grande partie de son intérêt… Mais tout le monde connait le sort de ceux qui veulent sortir des lignes…

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3 Commentaires

  1. Très bonne analyse, les occidentaux vont payer encore plus fort ostracisation de la Fédération de Russie qui, elle, possède les ressources énergétiques pour sont économie mais à les moyens d’approvisionner les économies extrêmes-orientales toujours plus concurrentielles sur les marchés occidentaux, un désastre économique pour l’Europe déjà dépendantes en perspective !

  2. L’énergie magnétique ? Là aussi, c’est pas pour demain la veille. À part les combustibles fossiles et l’atome, à l’heure actuelle et même pour de nombreuses années, les solutions proposées seront soit bancales, soit utopiques.
    Pour les moyens de locomotion comme les automobiles, à part les carburants de synthèse pas très avantageux à produire, le reste montrera très vite ses limites.
    Sans le pétrole, le monde de demain risque de ressembler de plus en plus à la Corée du Nord.

    • L’énergie magnétique? Il y a déjà des moteurs fonctionnant sur ce principe. Et Tesla avait fait pas mal de choses… Et justement pour les “petits usages” comme la voiture.

      Je ne sais pas quel est le montant investi dans la prospection pétrolière, mais c’est à coup sûr énorme. Si cette somme était consacrée à d’autres énergies il est certain qu’on trouvera de quoi remplacer le pétrole.